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Grande-Bretagne
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pauvreté
Daniel Blake, la cinquantaine, est menuisier. Convalescent depuis une crise cardiaque qui a failli lui coûter la vie, il vit maintenant d’indemnités sociales, son médecin estimant que son état de santé précaire l’empêche manifestement de travailler. Pourtant, il est convoqué par un organisme de contrôle, et le film débute alors qu’il est en train de passer un test d’aptitude au travail, répondant à des questions toutes plus saugrenues les unes que les autres au vu de la pathologie cardiaque dont il souffre. Bientôt, la sentence tombe : déclaré apte, Dan ne percevra plus ses indemnités, et pour survivre, il devra se tourner vers les allocations de chômage et s’inscrire au Pôle emploi. Il peut faire appel de cette décision, mais un tel recours est incertain et peut durer des mois. Le voici donc face à une situation cornélienne qui l’oblige à choisir entre obéir à son médecin, qui lui interdit de travailler — et être privé dès lors de toute ressource financière —, ou bien respecter les exigences du Pôle emploi en cherchant activement du travail pour obtenir les allocations de chômage, cela au mépris de sa santé. Commence pour lui un véritable parcours du combattant au cours duquel il va croiser le chemin de Katie, une jeune mère célibataire qui vient d’obtenir un logement social à plus de 400 kilomètres de Londres, la ville où elle et ses enfants avaient toutes leurs attaches. Tout au long du film, ces situations à la fois extrêmes et banales révèlent un univers kafkaïen dominé par l’absurde, l’arbitraire et une profonde injustice à l’égard des plus faibles.
Autant dans sa mise en scène, sobre et sans fioriture, que dans son propos cinglant, Moi, Daniel Blake trahit bien le sentiment de colère, d’urgence et de nécessité qui anime le réalisateur britannique, bien décidé à alerter l’opinion publique sur les tendances inquiétantes, presque totalitaires des régimes néolibéraux.
Les activités proposées dans ce dossier pédagogique ont pour objectif principal d’approfondir le propos du film en revenant sur les situations mises en scène, de façon à évaluer ce qu’elles ont de kafkaïen mais aussi en quoi elles sont ou non représentatives de l’état de la société britannique actuelle. Par ailleurs, il est proposé aux enseignants et aux animateurs qui verront le film avec une classe ou un groupe dans le cadre de l’éducation permanente de mesurer les représentations et l’état des connaissances des participants en matière de protection sociale, ceci dans la perspective de fournir à tous une base élémentaire pour une bonne compréhension des enjeux qui traversent l’œuvre de Ken Loach et de son scénariste Paul Laverty.
On terminera par une dernière animation consacrée à la pauvreté dans les sociétés occidentales aujourd’hui.