adolescence
violence
solitude
famille
père
compétence compétences
Alexandre, quinze ans, vit seul avec son père. On comprend rapidement que l’adulte exerce une emprise violente sur son fils. Celui-ci trouve pourtant une échappatoire dans l’aviron, un sport dans lequel il s’investit totalement et dont il espère remporter les championnats de Belgique. Ce sera l’occasion pour lui de l'apprentissage difficile de l’autonomie et finalement de la liberté.
À travers cette situation exceptionnelle, le film pose ainsi des questions qui sont celles de beaucoup d'adolescences, notamment sur des relations parents-enfants qui peuvent devenir étouffantes sinon toxiques. Mis en scène avec beaucoup de sobriété, il peut interpeller les jeunes spectateurs par la force de son propos mais également par son approche sensible de cette situation dramatique.
Il s’agit du premier film d'un jeune réalisateur belge, Bernard Bellefroid, qui se signale par la maturité du regard qu’il porte sur cette situation exceptionnelle. Il décrit notamment avec beaucoup de finesse la situation d’enfermement psychologique dans lequel se trouve son personnage principal, tout en privilégiant une mise en scène où les personnages s’expriment moins par leurs paroles que par leurs gestes et leur corps.
Le dossier consacré à la Régate comporte deux grandes parties. La première aborde de façon générale l’analyse de films et plus précisément les compétences que suppose son exercice. Cette question est sans doute centrale dans le domaine scolaire où la définition des compétences est aujourd’hui inscrite dans les différents programmes. On essayera donc de répondre ici à cette exigence de la façon la plus pertinente d’un point de vue pédagogique.
La seconde partie du dossier essaiera alors d’illustrer comment il est possible d’analyser un film comme la Régate d’un point de vue cinématographique. Comme on le verra, il ne s’agira pas d’imposer ni même de suggérer une « méthode » d’analyse, ni encore moins un « précis » ou un « manuel », car il n’existe pas en ce domaine de procédures suffisamment formalisées pour aboutir à un tel résultat. Les démarches sont nécessairement multiples, diverses et parfois polémiques : pour l’éducateur qui ne souhaite pas imposer de façon dogmatique son propre point de vue (ou même celui d’un critique plus moins autorisé), il est donc essentiel de tenir compte de celui de tous les autres spectateurs (jeunes ou moins jeunes) et de fournir les cadres de ce qu’on peut appeler un dialogue démocratique. Il ne s’agira cependant pas de conclure à un relativisme général (tout le monde a un avis…), et l’on essaiera de montrer comment il est possible de déployer une réflexion plus ou moins approfondie et pertinente en la matière.