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Slumdog Millionaire du réalisateur britannique Danny Boyle raconte l'histoire d'un jeune orphelin des bidonvilles de Mumbai (anciennement Bombay) qui parvient à la dernière étape du jeu télévisuel «Qui veut devenir millionnaire?» (variante indienne du jeu «Qui veut gagner des millions?»), lui permettant de remporter la somme colossale de 20 millions de roupies. Comment un jeune homme aussi défavorisé a-t-il pu réussir un tel exploit? Et va-t-il parvenir à gagner la dernière épreuve? Le doute s'installe, et la police soupçonne une tricherie...
Pour le réalisateur, ce jeu télévisé n'est pourtant qu'un prétexte pour explorer, à travers une série incessante de retours en arrière, le passé de ce personnage issu du plus pauvre des bidonvilles et en passe d'atteindre les sommets de la gloire et de la richesse. C'est également l'occasion de décrire une société indienne en mutation mais également en proie à de profondes divisions internes.
Cet aspect réaliste, sinon misérabiliste, ne doit pas masquer cependant la dimension de conte ou de fable du film de Danny Boyle qui peut faire penser notamment aux grands romans de Dickens par son mélange de pauvreté extrême et de réussite spectaculaire. Mais c'est sans doute plus vers la production de «Bollywood» (le Hollywood local) que penche en fait Slumdog Millionaire. Comme on le sait sans doute, le cinéma populaire est une industrie très florissante en Inde, et le nombre de ses productions est aussi important que celui des Etats-Unis. Même s'il ne faut pas gommer la diversité de ces productions, il s'agit en général de films musicaux avec des morceaux chantés et dansés sur des scénarios volontiers mélodramatiques ponctués de spectaculaires revers de fortune et mettant en scène des héroïnes touchantes. S'inspirant plus ou moins directement de ces productions colorées, Slumdog Millionaire présente cependant une construction narrative complexe, tout en privilégiant un rythme soutenu et visuellement percutant. Pour toutes ces raisons, le film peut donc séduire un large public d'adolescents mais également d'adultes.
Le dossier pédagogique consacré à Slumdog Millionaire propose plusieurs animations à mettre en oeuvre rapidement après la vision du film. Ces animations reviendront sur les principales dimensions du film:
• la construction du récit reposant en particulier sur le procédé récurrent du retour en arrière (flashback);
• le sens général du film avec une réflexion plus particulière sur son mélange de réalisme et de conte populaire;
• le travail de mise en scène de Danny Boyle qui recourt à de nombreuses techniques visant à accentuer la dimension spectaculaire de son récit.
L'ensemble du dossier s'adresse d'abord aux enseignants du secondaire qui verront ce film avec un jeune public (entre douze et dix-huit ans): les animations proposées seront évidemment adaptées en fonction de l'âge et du niveau des élèves. Les animateurs de cinéma trouveront également dans ce dossier de nombreuses pistes pour susciter la réflexion sur Slumdog Millionaire avec un public d'adultes.