Medias
Journal & grilles Appli mobile Newsletters Galeries photos
Medias
Journal des Grignoux en PDF + archives Chargez notre appli mobile S’inscrire à nos newsletters Nos galeries photos
Lancer la bande-annonce
Bande-annonce
affiche du film Maldoror

Prochaines séances

  • 2025-02-22 17:45
  • 2025-02-23 20:15
  • 2025-02-28 12:15
  • 2025-03-03 19:45
  • 2025-03-09 20:00
  • 2025-03-11 12:00

Maldoror

  • Choisissez une séance
    • Sam. 22 Février | 17:45
    • Dim. 23 Février | 20:15
    • Ven. 28 Février | 12:15
    • Lun. 03 Mars | 19:45
    • Dim. 09 Mars | 20:00
    • Mar. 11 Mars | 12:00
  • Réalisé par
    Fabrice du Welz
  • Interprété par
    Alba Gaïa Bellugi, Anthony Bajon, Sergi Lopez
  • Distributeur
    O'Brother
  • Langue
    Français
  • Pays d'origine
    Belgique, France
  • Année
    2025
  • Durée
    02h35
  • Version
    Version française
  • Type
    Policier
    Thriller
  • Date de sortie
    2025-01-22

Dans un geste artistique de grande ampleur qui mêle la fresque familiale au thriller policier, Fabrice du Welz réussit un film époustouflant et remuant qui s’inspire, partiellement et librement, de l’affaire Dutroux. Déjà un des tout grands films de l’année !

Belgique, 1995. La disparition inquiétante de deux petites filles bouleverse la population et déclenche une frénésie médiatique sans précédent. Paul Chartier, jeune gendarme idéaliste, rejoint l'opération secrète « Maldoror » dédiée à la surveillance d'un suspect récidiviste. Confronté aux dysfonctionnements du système policier, il se lance seul dans une chasse à l’homme qui le fera sombrer dans l’obsession...

On la tient enfin cette grande fiction belge qui parle... de la Belgique. Produit par les Liégeois de Frakas Productions, Maldoror revient sur un des faits divers les plus sordides et tragiques que notre pays ait connus : l’affaire Dutroux.

Si elle fait référence à la théorie des réseaux qui a fait florès un peu partout, jusqu’à alimenter des fantasmes et les dérives du récit médiatico-judiciaire, cette fiction ne le fait pas, quant à elle, pour raviver les mauvaises braises du complotisme. De cette matière lourde et complexe est née un récit de fiction qui traduit le climat paranoïaque propre à ce type de films de genre, dans lesquels tout se ligue contre le héros et sa quête de justice.

De ce fait divers, Fabrice du Welz et son scénariste Domenico La Porta proposent donc une relecture personnelle et artistique, au service d’une intrigue limpide et cohérente malgré son caractère tortueux. Une intrigue, c’est important à préciser, qui se focalise sur le quotidien d'un policier, pas directement sur les victimes.

Le film combine la noirceur à la lumière dans un même élan, confronte la part la plus abjecte de l’humanité à sa sensibilité la plus pure, ce qui est particulièrement remarquable tant cela nécessitait une rigueur morale de tous les instants. Il y a des scènes insoutenables, que le cinéaste ne pouvait franchement pas éluder, mais jamais il ne tombe dans les excès gratuits.

Ce voyage au bout de l’enfer se déroule au cœur d’un pays qui, traumatisé par la découverte et les conséquences de ce fait divers, vacille sur ses bases. On pense d’ailleurs à ce plan furtif sur un drapeau belge qui flotte au vent, en partie déchiré.

La crédibilité et la force du film sont à trouver aussi dans son casting imparable, du premier au dernier rôle qui constituent une galerie de personnages marquants, jusque dans le caractère parfois très bref de leur apparition. Pour incarner ce jeune policier, Antony Bajon (Chien de la casse, Le Monde de demain), assurément l’un des meilleurs de sa génération, est exceptionnel dans son mélange de fragilité, d’innocence et de violence indomptable. Son regard halluciné et ses cris de rage sont ce que l’on aura vu et entendu de plus fort ces derniers temps. Il forme un formidable duo avec le personnage que joue Alexis Manenti (Les Misérables) qui apporte, lui aussi, douceur et profondeur dans un univers qui étouffe sous le poids de l’horreur.

Depuis maintenant plus de vingt ans (Calvaire, 2004), on suit et aime le cinéma de Fabrice du Welz, un cinéaste qui sait nous raconter des histoires qui sortent de l'ordinaire, portées par un vrai souffle de cinéma, poétique et trash. Il trouve toujours dans le naturalisme ce qu’il reste de lyrisme possible et confronte les contraires. Ici, d’un côté, la beauté simple, la fraternité, la communion des esprits, des sentiments et des êtres, la chaleur humaine qui donne foi à la vie que représente la future et nouvelle famille du héros. De l’autre, l’enfer qui se passe, lui, d’explication...

Fabrice du Welz est l’auteur d’un cinéma de genre sans compromis. Il n’a pas son pareil pour restituer l’épaisseur et le climat d’un lieu comme si nous y étions plongés le corps et l’âme en entier. Maldoror est aussi la description minutieuse de plusieurs milieux (intime, professionnel et illicite) dont le rendu quasi documentaire impressionne de justesse. Nous sommes plongés dans cette Wallonie industrielle en déclin qui sera la chambre d’écho du drame qui se joue.

Maldoror est un choc de cinéma comme on en voit peu souvent, qui vous bouscule et vous emporte dans tous les sens, comme un morceau de post-punk électro entêtant et robotique. On n’en est toujours pas revenus...

NICOLAS BRUYELLE, les Grignoux

 

>> Voir les photos de l'avant-première au cinéma Sauvenière, le 8 janvier '25

Fiche PDF du film