Extrait du dossier pédagogique
réalisé par les Grignoux et consacré au dessin animé
Le Petit Grille-Pain courageux (The Brave Little Toaster)
de Jerry Rees
USA, 1987, 1h30
Le dossier pédagogique dont on trouvera un extrait ci-dessous s'adresse aux enseignants du maternel et du début du primaire qui verront le desin animé Le petit Grille-Pain courageux avec leurs élèves (entre cinq et neuf ans ans environ). Il contient plusieurs animations qui pourront être rapidement mises en oeuvre en classe après la vision du film.
Une des qualités remarquables des petits appareils du film est de pouvoir éprouver des sentiments: ils sont tous attachés à leur jeune maître, ils ont peur devant le danger, ils sont sensibles aux moqueries des objets plus modernes, ils sont sincèrement heureux de retrouver un jeune maître qui veuille encore bien d'eux.
Ils traversent ainsi toutes sortes de situations, notamment de crainte, que les enfants ont sans doute déjà connues.
L'angoisse du maître disparu, qui ne reviendra peut-être plus, qui les a peut-être oubliés est une peur que les enfants connaissent sans doute de perdre l'amour de leurs proches, spécialement de leurs parents. L'aventure en forêt pendant l'orage est à rapprocher de la crainte d'être perdu, de ne pas retrouver son chemin, de ne jamais revoir ceux qu'on aime. Le séjour chez le marchand de pièces détachées correspond à la crainte d'avoir affaire à quelqu'un qui vous veut du mal.
Tous ces éléments font du grille-pain et de ses amis autant de «Petits Poucets» (qui doutent de l'amour «des parents», qui se perdent dans la forêt, qui doivent affronter un «ogre» et réussissent à le berner…).
Demandons aux enfants quels passages du film les ont particulièrement touchés, interpellés. À quel moment ont-ils ressenti un vif sentiment? Quand ont-ils eu très peur? Quand ont-ils été heureux? Quand ont-ils été tristes?
Ils pourront sans doute évoquer ainsi différents épisodes du film particulièrement marquants. Ces différents moments peuvent-ils être rapprochés d'une expérience vécue par eux?
Demandons-leur s'il leur est déjà arrivé de vivre une situation proche de celles du film et invitons-les à la raconter. On peut également proposer aux enfants de représenter la scène par un dessin.
Outre ces moments forts du film, le rapport d'attachement du jeune maître à ces cinq objets peut aussi faire écho dans nos propres vies. Examinons ce rapport privilégié d'un peu plus près. Les enfants se souviennent-ils de la raison pour laquelle les petits appareils sont à ce point attachés au jeune garçon? Posons leur la question. Dans le film, que disent les cinq objets de leur jeune maître?
On comprend vite leur attachement au petit garçon: ils attendent son retour avec impatience, s'ennuient sans lui, sont inquiets de ne pas avoir reçu de ses nouvelles… Tout cela est montré au début du film, dans la maison de campagne. Particulièrement la couverture souffre de cette absence: elle regarde souvent la photo du gamin (et ne la quittera pas du voyage) et, quand elle entend une auto, rêve qu'il revient et accourt vers elle. La petite lampe était heureuse de l'éclairer le soir et il le lui rendait bien puisqu'il changeait son ampoule quand elle était cassée. Quant au grille-pain, il rêve aussi, pendant la nuit dans la forêt, du petit garçon qui aimait faire des grimaces devant sa face chromée. On entend également la radio et l'aspirateur dire qu'«il aimait tellement jouer avec nos boutons».
Ainsi, les cinq appareils sont attachés «en retour» au petit garçon qui les aimait, soit parce qu'ils lui rendaient service, soit parce qu'il jouait avec eux.
Demandons maintenant aux enfants si eux aussi ont des objets préférés (qui ne soient pas nécessairement des jouets mais plutôt des objets utilitaires), des objets qu'ils ne voudraient pas perdre, ni casser. Il peut s'agir d'un objet associé à un moment agréable, quelque chose avec lequel on joue même si ce n'est pas un jouet, ou encore, un objet bizarre qui attire toujours notre attention même s'il nous est familier.
Que chacun explique alors, quel objet il aime particulièrement et pourquoi. Ils peuvent également dessiner «leur» objet et écrire (ou faire écrire) la raison pour laquelle ils y sont attachés. On pourrait ensuite relier ces feuillets pour constituer «l'album de nos objets préférés».