Extrait du dossier pédagogique
réalisé par les Grignoux et consacré au dessin animé
Balto chien-loup
de Simon Wells
USA, 1996, 1h24
Ce dossier s'adresse aux enseignants et aux animateurs qui verront le film Balto avec un jeune public. Les animations qui y sont décrites doivent avoir lieu rapidement après la vision du film alors que les souvenirs sont encore vifs dans les esprits. Ces animations sont destinées à des enfants âgés entre cinq et neuf ans environ.
Il y a plusieurs approches possibles d'un film comme il y a plusieurs manières de lire un livre. La première pourrait être appelée informative ou cognitive et recherche essentiellement les informations contenues dans le texte (écrit ou filmique): c'est cette approche qui est généralement privilégiée dans l'enseignement où l'on essaie par exemple de vérifier que les élèves ont bien compris l'histoire racontée ou le sens général que l'auteur a voulu donner à son texte. Certains types de textes (appelés justement informatifs) favorisent par ailleurs ce genre d'approche puisqu'ils ont pour but essentiel de nous apporter des informations ou des connaissances sur un état de fait ou sur des événements dont ils veulent rendre compte.
En revanche, les textes esthétiques comme les romans ou les films de fiction ont une finalité plus large qui est de plaire au public, de le séduire, de l'impliquer émotionnellement, d'induire chez lui une participation subjective beaucoup plus large et beaucoup plus forte. C'est cette dimension subjective que nous mettons d'ailleurs en jeu lorsque nous discutons d'un film ou d'un roman avec des proches: ce dont nous avons envie de parler, c'est des émotions que nous avons ressenties, des impressions éprouvées, du plaisir ou du déplaisir que nous voulons faire partager.
Ces deux approches esthétique ou cognitive ne sont évidemment pas exclusives et forment plutôt un continuum: en discutant de l'impression laissée par un film, je peux très bien m'apercevoir que j'ai mal compris le film, ce qui peut m'amener à réviser mon premier jugement (l'impression esthétique se modifiant sous l'effet d'un jugement de type cognitif). Il est cependant important de garder cette distinction à l'esprit lorsqu'on souhaite mener des groupes de discussion avec des élèves. Le but de ces discussions n'est pas en effet d'abord de contrôler la compréhension correcte du film par les élèves, mais de leur permettre d'exprimer une opinion personnelle sur ce film: «qu'est-ce le film m'apporte? qu'est-ce qui me plaît (ou me déplaît)? qu'est-ce qui m'émeut dans ce film?» Il y a dans cette approche esthétique une part subjective dont il est important de favoriser l'expression et qui sera pour les élèves la première motivation pour participer aux groupes de discussion.
La mise sur pied de groupes de discussion peut être ponctuelle mais cette pratique sera évidemment beaucoup plus profitable si elle devient régulière en prenant pour objet des films vus récemment ou des livres lus par tous. On verra d'ailleurs que les suggestions faites ici à propos de Balto peuvent facilement s'appliquer à d'autres films ou à des romans.
Pour que ces discussions se révèlent fructueuses, il importe cependant de fixer dès le départ (et éventuellement de rappeler ultérieurement) des règles qui favorisent l'expression personnelle. Celle-ci sera sans aucun doute plus facile dans des petits groupes de quatre ou cinq élèves, petits groupes qui se reformeront lors de chaque séance de discussion, permettant ainsi une meilleure connaissance mutuelle des différents participants et de leurs réactions.
Quelques règles essentielles seront donc énoncées dès le départ:
Cette dernière règle mérite cependant d'être précisée car la limite n'est pas évidente entre les propos pertinents et ceux qui ne le seraient pas. En même temps, en définissant ce dont on va parler, on peut attirer l'attention des élèves vers des thèmes qu'ils n'auraient peut-être pas eu l'idée d'aborder. Dans le cas d'un film de fiction comme Balto, on peut ainsi suggérer les sujets de discussion suivants: