Extrait du dossier pédagogique
réalisé par Les Grignoux et gagné à
Haut et fort
un film de Nabil Ayouch
Maroc, 2021, 1h42
Avec Les Chevaux de dieu (2012), Nabil Ayouch nous plongeait déjà dans la banlieue pauvre de Casablanca, dans le quartier de Sidi Moumen, où avaient grandi les jeunes enrôlés pour perpétrer les attentats meurtriers de la capitale marocaine en 2003. Près de 20 ans après, si Sidi Moumen est toujours un quartier pauvre, un centre culturel y pousse qui accueille les jeunes de la région désireux de s'essayer à différentes disciplines artistiques. Anas, un ancien rappeur, va pousser la porte du centre et proposer de transmettre aux jeunes ses connaissances liées à la pratique du hip-hop, une discipline artistique transversale qui touche à de nombreux modes d'expression : de l'écriture à la danse , en passant par le beat boxing ou encore le graff.
Dans ce dossier, qui d'adresse en particulier aux enseignants du secondaire, nous suggérons quelques pistes pour continuer à exploiter en classe la vision du film, les émotions et réflexions qu'il aura suscitées chez les élèves.
Images série A, page 2
Cette activité a pour objectif d'approfondir notre compréhension des personnages du film, et à travers ce qu'ils représentent, le message et les valeurs que le réalisateur véhicule au sujet du hip-hop mais aussi des arts et de la culture en général.
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Dans un premier temps, on entamera si on le souhaite un court échange avec les élèves autour des personnages du film :
✗ Les personnages du film vous ont-ils plus ?
✗ Qu'avez-vous pensé de ces personnages ?
✗ Vous souvenez-vous de certains d'entre d'eux ?
✗ Qu'avez-vous pensé des interactions, notamment entre Anas, le professeur, et ses élèves ?
✗ Vous êtes-vous sentis plus proche de certains d'entre eux ou plus éloigné de certains autres ?
✗ À part Anas et ses élèves, vous souvenez-vous d'autres personnages ?
✗ Certains des personnages vous ont-ils surpris ? Dans leurs attitudes, leurs vies, leurs réflexions... ?
✗ Etc.
Pour aider les élèves à se souvenir des différents personnages, en particulier les participants à l'atelier d'Anas, on pourra se référer au tableau de scènes des pages 8 et 9 ainsi qu'aux autres images du dossier où les personnages du film ont été identifié chaque fois que cela était possible. Ces images pourraient servir de support à la remémoration et faciliter peuvent-être ainsi les discussions sur les différents personnages du film.
Dans un second temps, on pourra évoquer plus précisément les situations ci-dessous qui concernent plus particulièrement Anas, l'animateur :
✓ Lors de sa première journée de travail, avant l'arrivée des élèves, Anas graffe « Good Vibes » sur le mur du local mais la directrice du centre culturel se fâche : il doit tout effacer. ✓ Anas n'a pas le droit de posséder la clé de son local et doit la demander tous les matins à l'accueil. ✓ Anas n'a pas de logement à Sidi Moumen : il mange dehors, dort dans sa voiture. Sa seule compagnie est un chien noir errant qui vient le trouver sur le toit le soir après le travail. ✓ Le film s'ouvre et s'achève sur un plan d'Anas de profil, au volant de sa voiture ; son visage affiche à chaque fois une expression différente. |
✗ Les élèves se souviennent-ils·elles de ces situations différentes ? Ont-ils ·elles ont été interpellées·e·s par ces situations lors de la vision ?
?
✗ Quelle(s) symbolique(s) peut-on attribuer à ces situations ?
Anas est un ancien rappeur qui se reconvertit dans l'enseignement, la transmission du hip-hop comme art de la parole et art d'expression. Il est engagé comme prof d'atelier au centre culturel de Sidi Moumen, dans un quartier de la banlieue de Casablanca. Là-bas, on propose aux jeunes du quartier de suivre des cours dans différentes disciplines artistiques. Lorsqu'Anas entre dans le centre pour la première fois, on perçoit avec lui toute une ambiance sonore et musicale : celle d'instruments que l'on accorde dans la classe de musique, les bavardages des élèves qui se produisent dans les différents cours et vont et viennent dans les couloirs... Une impression d'énergie positive se dégage du lieu, rendue vivante par les jeunes qui s'y épanouissent.
Lors de sa première journée de travail au centre, Anas graffe sur les murs du local qui lui est attribué l'expression « Good vibes » (A1), littéralement « bonnes vibrations » en anglais. Son graff est assez beau, occupe toute la surface d'un mur sans doute blanc (ou même peut-être abîmé) au départ, apporte de la couleur dans la classe et la rondeur des lettres gigantesques peintes en blanc apporte de la douceur à l 'ensemble. Pourtant, il ne plait pas à la directrice qui reste insensible aux qualités esthétiques autant qu'au message véhiculé par le graff d'Anas. On peut également faire un parallèle entre le mépris et la méfiance qu'elle affiche pour Anas avec le mépris,
[…] La suite des commentaires est à découvrir dans le dossier pédagogique complet, ainsi que d'autres activités autour du film.