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Extrait du dossier pédagogique
réalisé par Les Grignoux et gagné à
La Traversée
un film de Florence Miailhe
France, 2022, 1h24 mn

 

Âgés d'une dizaine d'années, Kyona et Adriel vivent dans le petit village de Novi Varna avec l'insouciance propre à leur jeune âge, au sein d'une famille aimante. Mais un jour, des miliciens attaquent le hameau avec une violence rare : incendies, meurtres, pillages, exactions... La famille n'a plus peut-être le choix : il faut partir.

Ce dossier pédagogique s'adresse aux instituteurs et institutrices de l'enseignement primaire qui verront La Traversée avec leurs élèves de cinquième et sixième années. Il propose plusieurs activités à mener en classe après la projection. Après un travail de reconstitution du récit et une approche des différentes étapes du parcours de Kyona et Adriel, celles-ci ont pour objectifs principaux d'amener les enfants à mettre le film de Florence Miailhe en relation avec l'actualité ou encore à identifier les caractéristiques graphiques des images et à interpréter leur utilisation dans le contexte des différents épisodes.

UNE HISTOIRE UNIVERSELLE

En dépit d'un contexte spatiotemporel largement indéfini, La Traversée se distingue par l'actualité de son propos ainsi que ses références à de sombres épisodes historiques comme la Shoah, avec l'internement des enfants dans une prison qui rappelle étrangement les camps de concentration nazis. Par ailleurs, nous ne manquons pas de reconnaissance dans le film bien des situations évoquées quotidiennement dans les médias : la traversée de la Méditerranée ou de la Manche sur des embarcations de fortune ainsi que son lot de drames humains, des conditions de vie très dures ( campements misérables, faim, froid et autres intempéries...), l'exploitation d'adultes mais surtout des mineurs non accompagnés par des passeurs et autres trafiquants en tous genres, les vols, arrestations, expulsions,

Concrètement

Répartissons la classe en petits groupes et confions-leur les six photographies de la série B, avec leur légende.

Invitez les élèves à mettre ces documents authentiques issus de l'actualité passée ou présente avec le film de Florence Miailhe. La réflexion peut être orientée avec des questions comme :

✗ Quelle(s) situation(s) du film vous rappellent ces images ?
✗ Ces images vous rappellent-elles des scènes vues à la télévision ?
✗ Connaissez-vous un peu le contexte dans lequel ces scènes ont été photographiées ?
✗ Que peut déduire des analogies entre les images B1 et B2 ?

 

Images série B, page 18
(Cliquez sur les images pour afficher de plus grands formats)

B1

B2

B3

B4

B5

B6

Commentaires

Le choix de l'exode

Les images B1 et B2 rappellent la longue colonne de migrants fuyant Novi Varna en raison des crimes perpétrés par les miliciens dans la région. Plus de quatre-vingts ans séparent les deux clichés, qui démontrent que rien n'a finalement changé : des populations civiles quittent toujours leur pays pour échapper à la guerre. Le 10 mai 1940, l'Allemagne envahit la Belgique et la population belge, qui a conservé le souvenir des terribles exactions commises par l'armée allemande — massacres de civils, viols, incendies... — lorsqu'elle a commencé l'occupation du pays quelque 25 ans plus tôt, quittez massivement le territoire pour se réfugier en France. En quelques jours, près de deux millions de Belges prennent ainsi le chemin de la frontière. Au cours de cet exode qui devait durer quelques semaines, de nombreux enfants seront séparés de leurs parents en raison du désordre provoqué par les bombardements, les mouvements de foule et la panique (B1). L'image B2 montre quant à elle une réalité toute récente : des Ukrainiens en exode vers la frontière polonaise à la fin du mois de février

2022. Eux aussi fuient la guerre, déclarée quelques jours plus tôt par Vladimir Poutine, le Président russe. L'offensive militaire déclenchée sur la ville de Kiev, la capitale du pays, jette alors sur les routes de l'exil des milliers de familles (B2). Une semaine après le début du conflit, plus de 660 000 personnes avaient déjà quitté l'Ukraine (chiffres Euronews). Aujourd'hui comme hier, des centaines de milliers de civils fuient leur pays parce qu'ils s'y trouvent en danger de mort, que ce soit pour des raisons politiques (guerres, régimes autoritaires, corruption des institutions...) , économiques (faim, manque de ressources, pauvreté, conditions de vie précaires...), ou climatiques (sécheresse, inondations, séismes, ouragans, tsunami...).

Des enfants seuls sur les routes de l'exil

Comme Kyona et Adriel dans le film, les enfants photographiés sur les images B3 et B4 se débrouillent seuls sur le chemin de l'exil.

[…] La suite des commentaires est à découvrir dans le dossier pédagogique complet.

Choisir l'exode au péril de sa vie

L’image B5 rappelle la scène du film durant laquelle Kyona et Adriel traversent un bras de mer de nuit, emmenés par un passeur payé par Jon. Les flots se déchaînent, les enfants sont terrifiés et croisent une embarcation avec, à bord, de nombreux migrants eux aussi pétrifiés par la peur. Immanquablement nous reviennent alors en tête des images largement diffusées par les médias : embarcations en perdition, arrivée de migrants épuisés sur les plages euro- péennes, cadavres rejetés par la mer, comme celui du petit Aylan, retrouvé noyé sur une plage turque après le naufrage de deux embarcations transpor- tant des Syriens et devenu le symbole du drame migratoire.

[…] La suite des commentaires est à découvrir dans le dossier pédagogique complet.

Des mineurs en prison

Enfin l’image B6 montre des enfants parqués à l’intérieur d’une cage grillagée. Dans une étude menée à l’époque de la présidence de Donald Trump1, les Nations Unies ont recensé plus de 100 000 enfants migrants détenus aux États-Unis, un nombre qui comprend ceux qui sont enfermés avec leurs pa- rents et les mineurs détenus séparément. La photographie B6 a été prise en 2018, à une époque où la politique migratoire américaine impliquait l’enfer- mement séparé des parents et de leurs enfants. Cette mesure touchait alors essentiellement les migrants qui tentaient de rejoindre les États-Unis par la frontière mexicaine. Collés les uns aux autres, ces enfants restaient en cage plus de 22 heures par jour et y dormaient à même le sol avec, en guise de couver- ture, une simple feuille de papier aluminium. Selon l’étude des Nations Unies, au moins 330 000 enfants seraient ainsi privés de liberté dans 80 pays pour des raisons liées aux migrations.

Prolongement

Les documents relatifs à la thématique des mineurs non accompagnés sur les routes de l'exil partout dans le monde foisonnent sur Internet. Si les élèves se sont montrés requis par le sujet, ils pourraient trouver nombre d'informations complémentaires — rapports, propositions d'actions, campagnes... — en consultant le site de l'UNICEF (« United Nations International Childrens Fund » ou, en anglais, « Fonds International des Nations Unies pour l'Enfance ») : www.unicef.org

[…] La suite des commentaires est à découvrir dans le dossier pédagogique complet.


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