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Extrait du dossier pédagogique
réalisé par Les Grignoux
et consacré à Queen & Slim
un film de Melina Matsoukas
États-Unis, 2020, 2h12

Ce dossier pédagogique consacré à Queen & Slim de Melina Matsoukas s'adresse aux enseignants ou animateurs qui verront ce film avec des adolescents ou de jeunes adultes à partir de 15 ans environ. Il propose quelques pistes d'animations qui permettront d'aborder notamment l'histoire des Noirs américains, leur situation actuelle aux États-Unis ainsi que le travail de mise en scène de la cinéaste Melina Matsoukas.

L'extrait ci-dessous est tiré de cette dernière partie consacré à au travail de mise en scène.

Retour sur le film

On sait bien qu'un film de fiction, contrairement à un roman, utilise différents « canaux » de communication, l'image et le son, chacun recourant en outre à des formes d'information hétérogènes. Le son mélange dialogues, bruits et musiques, l'image combine des textes écrits (le mot swat sur un gilet pare-balles), des signes visuels (par exemple, un insigne de shérif, un uniforme de police, une tenue vraisemblablement de prostituée ou de travailleuse du sexe), des gestes ou des attitudes facilement interprétables (comme une bagarre suivie d'un tir blessant ou tuant certaines personnes). Dans ces flux d'information hétérogène, nous ne retenons que celles qui nous paraissent pertinentes et nous en négligeons d'autres perçues comme inessentielles. Ainsi, nous nous focalisons très généralement sur l'image, et nous entendons la bande-son sans vraiment l'écouter : par exemple, très peu de spectateurs ou spectatrices pourraient dire à l'issue de la projection du film Queen & Slim s'ils ont entendu une musique dans la séquence où le jeune homme entre dans une station service dont le caissier finira par le viser avec son propre pistolet (un Glock…). En fait, dès son entrée, Slim[1] est accompagné d'une musique sourde que l'on peut qualifier d'inquiétante; cette musique va s'amplifier jusqu'au moment où le caissier pointe le pistolet sur le visage de Slim, l'inquiétude se transformant alors en crainte ou en peur; dès que le caissier baisse l'arme, la musique baisse très rapidement et disparaît.

Il est sans doute difficile d'analyser très finement cette hétérogénéité sans recourir à des instruments de visionnement permettant de ralentir ou de revoir certaines séquences. Il s'agit d'ailleurs là d'une attitude qui est plutôt celle de techniciens ou de spécialistes des études cinématographiques. Avec un public que l'on qualifierait de néophyte, il est néanmoins intéressant de mener une première réflexion sur la multiplicité des procédés cinématographiques, que ce soit pour mieux apprécier leur dimension artistique ou pour en percevoir de façon plus distanciée les effets[2].

Déroulement

L'on suggère de partir de la vision spontanée des jeunes spectateurs et spectatrices qui très généralement ne voient les films qu'une seule fois, sans interruption ni ralentissements ni retours en arrière, notamment en salles de cinéma. L'on peut néanmoins diviser la classe en petits groupes à qui l'on donnera, avant la projection, une seule consigne d'observation pour focaliser leur attention sur l'un ou l'autre aspect plus précis. Chaque groupe ayant reçu une consigne différente, l'échange au retour en classe sera certainement plus riche au sein de chaque groupe mais également entre groupes : les observations se croiseront certainement sur certains éléments du film et faciliteront la remémoration des uns et des autres.

Les consignes proposées sont reproduites dans l'encadré ci-dessous : nous conseillons donc de ne donner qu'une seule consigne par groupe, chaque groupe recevant une consigne différente.

Quelques consignes d'observation de Queen & Slim de Melina Matsoukas

Le film Queen & Slim parcourt de nombreux lieux qui sont situés géographiquement aux États-Unis. Pouvez-vous repérer ces différents lieux ? en observer les différents paysages ? en caractériser le climat, l'ambiance ?
Queen & Slim met en scène deux personnages principaux, visibles notamment sur l'affiche du film. Pourriez-vous observer les différences qui existent entre eux, mais également les ressemblances ? Comment caractériser leur relation et ensuite l'évolution de cette relation ?
Le film Queen & Slim met en scène deux personnages principaux mais également un grand nombre de personnages secondaires qu'on peut qualifier de hauts en couleur. Pourriez-vous noter (par exemple sur un calepin pendant la projection) ceux qui vous paraissent remarquables ou singuliers ? Après la projection essayez de préciser pourquoi ils vous ont marqué.
Il y a dans le film Queen & Slim beaucoup de répliques frappantes…mais qu'on oublie facilement. Essayez d'en noter une pendant la projection sur un bout de papier ou dans un coin de votre mémoire ! Demandez après la projection à vos camarades si elles et eux se souviennent de cette réplique ou de ces répliques, dans quel contexte elles apparaissent, et quel sens on peut leur donner.
Dans un film, un personnage se signale d'abord par ce qu'il fait mais également par ce qu'il est : cela se voit notamment à travers ses vêtements, ses attitudes, parfois des accessoires plus ou moins remarquables. Pourriez-vous observer dans Queen & Slim quels sont les différents vêtements portés par les personnages, décrire leurs caractéristiques remarquables et enfin en définir le sens éventuel ?
Il y a sans doute dans le film Queen & Slim des images remarquables, des effets de montage surprenants, des événements inattendus, des détails frappants… Mais c'est souvent des moments extrêmement brefs, et on les oublie facilement. Essayez de repérer au moins un élément filmique qui vous a marqué, de préférence sur un calepin que vous emmènerez avec vous au cours de la projection. Si vous parvenez à en noter deux, trois ou quatre, une belle carrière de critique cinématographique s'ouvre à vous !
L'on vous demande d'être attentif à quelque chose qui passe facilement inaperçu au cinéma : la musique ! Il y a beaucoup de musiques dans Queen & Slim. Serez-vous capable de repérer les différents morceaux musicaux ? éventuellement d'en reconnaître les interprètes ? d'en déterminer le style ou le genre ?Après la projection, vous pourrez rechercher la bande-son du film sur Internet et essayer de vous souvenir des différents morceaux. Connaissez-vous ces musiciens et ces morceaux ? Pourriez-vous caractériser les choix musicaux de la réalisatrice du film Melina Matsoukas ?

Commentaires

On trouvera ci-dessous quelques commentaires qui pourront être soumis aux différents participants si leurs réflexions se révèlent trop pauvres. Ils pourront également confronter ces commentaires à leurs propres interprétations : si l'on voit et si l'on entend très généralement les mêmes choses, on ne les comprend pas nécessairement toutes et tous de la même façon…

Lieux, paysages, ambiance

Les lieux dans Queen & Slim sont souvent indiqués de façon explicite même si c'est brièvement. Ainsi, l'histoire débute dans l'Ohio, un État du Nord au bord du lac Érié, puis se déplace au Kentucky avec la rencontre du shérif au chapeau de cow-boy avant le séjour des deux protagonistes à la Nouvelle-Orléans dans le sud des États-Unis, au bord du Golfe du Mexique. Les deux personnages partiront ensuite vers Savannah en Géorgie au bord de l'Atlantique avant de partir vers la pointe à l'extrême sud de la Floride dans le comté de Monroe où leur histoire se termine tragiquement.

Beaucoup de films qu'on qualifie de road movies (comme Easy Rider de Dennis Hopper, 1969, ou Thelma et Louise de Ridley Scott, 1991) racontent une traversée similaire des États-Unis mais généralement d'Ouest en Est ou inversement. Ici, c'est une traversée Nord-Sud qui rappelle en l'inversant la fuite des esclaves noirs du Sud des États-Unis vers le Nord où l'esclavage n'existait pas ou plus.

On observe par ailleurs un évident changement de climat : dans le Nord, il fait froid sinon glacial (comme le dit Slim lors de son interpellation) alors que le soleil est très présent dans le Sud et qu'il fait chaud si l'on en croit la robe légère que porte alors Queen. Moins évident mais tout aussi visible le fait que le film débute la nuit ainsi que tout le périple à travers le Kentucky. Ce n'est qu'ensuite que le jour apparaît. On passe donc d'une ambiance nocturne à une ambiance diurne, du froid et de la neige à un soleil généreux. Cela concourt certainement à induire chez le spectateur le sentiment qu'on va vers la lumière au sens le plus large possible et qu'une issue positive est peut-être possible… Le drame final n'en est que plus brutal.

La même opposition se retrouve dans les paysages du Nord et du Sud : les premiers sont urbains sans grande perspective alors que les seconds sont campagnards et s'ouvrent sur des horizons lointains, ce qui renforce sans doute l'impression d'immensité et de liberté. Néanmoins, par rapport à beaucoup de films américains célébrant la nature sauvage du pays, il n'y a ici aucun paysage de montagne ni de forêt : ce sont des plaines, de vastes plaines, des étendues d'eau parfaitement planes où aucune cachette ne semble possible comme c'est encore le cas tragiquement dans la séquence finale.

Photo du film

Deux personnages contrastés ?

Dès la première séquence, l'on remarque des différences entre Queen et Slim, contrastes que la jeune femme souligne d'ailleurs à plusieurs reprises. Elle est avocate, un métier prestigieux aux États-Unis (et en Europe), lui est sans doute caissier dans un supermarché; elle est exigeante et ne supporte pas les gens qui ne font pas bien le travail, lui laisse passer l'erreur de la serveuse de façon tolérante; elle porte des vêtements élégants et se tient très droite au bord de la table alors qu'il semble plus négligé, penché en avant, tenant sa fourchette à pleine main. Plus tard, elle lui reprochera de manger bruyamment, ce qu'elle considère sans doute comme mal élevé. Dès le début du film, Slim se révèle croyant (il prie avant de manger) et très attaché à sa famille et à son père en particulier. En revanche, Queen semble détachée de sa famille et l'on ne découvrira son histoire personnelle que bien plus tard dans le film.

Leur relation apparaît ainsi dès le début comme déséquilibrée : c'est elle en fait qui prend les initiatives, qui s'insurge face au policier en lui demandant son matricule (alors que Slim obéit sans broncher), qui décide qu'ils doivent fuir immédiatement, qui jette les téléphones portables qui pourraient les faire repérer, qui choisit d'aller à la Nouvelle-Orléans chez son oncle. Parfois, ce sont des détails mineurs qui révèlent la prédominance de la jeune femme qui n'aime pas la musique dans l'auto et qui la coupe brutalement. À plusieurs reprises, elle donne des ordres à Slim (face au shérif, lors de la commande au fast-food, à la station-service…), et le jeune homme se contente d'obéir parfois avec un air pitoyable (il est littéralement courbé et traîne les pieds quand il se rend à la station-service, ce qui énerve Queen restée dans le pick-up).

Photo du film

Petit à petit, leur relation va cependant évoluer : chez l'oncle Earl, c'est Slim qui soudain parlera de fuir à Cuba, même s'il n'a aucun plan précis; puis dans la chambre, elle avouera pour la première fois qu'elle a peur, et lui répondra qu'il a du courage pour deux. Plus loin dans leur cavale, c'est Slim qui s'arrêtera pour aller danser dans un bar musical alors qu'elle juge que c'est trop risqué. Dans le bar, il dira (en se fiant aux propos de la barwoman) qu'ils ne craignent rien et que la jeune femme doit avoir confiance en lui.

Plus tard chez le couple blanc des Shepherd, on remarque alors que la jeune femme, que l'on croyait incroyante, demande à réciter le bénédicité, et, si l'on est très attentif, l'on voit (et l'on entend !) que le jeune homme mange à présent silencieusement sans ouvrir la bouche ! Le couple de Queen et Slim s'équilibre donc au cours du film, à partir notamment de leur arrivée à la Nouvelle-Orléans où Queen se confie à son partenaire en lui racontant son histoire personnelle. C'est dès lors sans grande surprise qu'on les voit faire l'amour après la visite sur la tombe de la mère de la jeune femme.

Le contraste de départ entre les deux jeunes gens crée ainsi une dynamique psychologique — vont-ils devenir amants ? quand vont-ils devenir amants ? — qui redouble ou accompagne leur équipée. Mais il a sans doute une portée plus large : si, au départ, beaucoup de choses les oppose, c'est bien la violence raciste d'un policier qui les oblige d'abord à agir de conserve puis qui les amène à se rapprocher sentimentalement. Autrement dit, le racisme à leur égard soude nécessairement à un moment ou l'autre les Noirs malgré leurs différences, ce que souligne également les scènes de manifestation puis de deuil qui ponctuent le film.

Contrairement à Bonnie et Clyde, qu'évoque oncle Earl à leur arrivée à la Nouvelle Orléans, Queen et Slim ne sont pas des parias, mais les emblèmes de leur communauté, sinon même des figures héroïques, comme le souligne encore la peinture murale les représentant à la fin du film.

Des seconds rôles…

[Ces commentaires sont disponibles dans le dossier imprimé.]

Photo du film

Répliques !

[Ces commentaires sont disponibles dans le dossier imprimé.]

Costumes, vêtements et accessoires

[Ces commentaires sont disponibles dans le dossier imprimé.]

Photo du film

La mise en scène cinématographique

Voici quelques exemples de plans ou de montage que l'on peut juger plus ou moins remarquables.

Après l'interpellation par le flic raciste, Queen et Slim démarrent en voiture, et la caméra opère alors une plongée verticale (comme vue d'avion ou d'un drone) sur la route, le corps du policier abattu, les deux voitures dont l'une s'éloigne dans la nuit : ce plan inhabituel marque une césure visuelle entre un passé révolu (la vie normale) et un futur incertain (la fuite).

À la Nouvelle-Orléans, l'on voit Slim se faire couper les cheveux et la barbe, ce qui semble l'affecter beaucoup et plusieurs plans le montrent devant un miroir où se reflète sa fatigue ou sa détresse (il se passe plusieurs fois les mains sur la tête rasée…). En revanche, Queen apparaît soudain de dos dans le couloir, les cheveux coupés courts sur les côtés : quand elle arrive dans la chambre, elle porte ses longues tresses à l'avant-bras. Même si elle est affectée, elle le montre ainsi beaucoup moins que Slim (du moins à ce moment).

À plusieurs reprises, les personnages dialoguent, mais sans que l'on ne voie leurs lèvres bouger. C'est comme si le dialogue avait eu lieu à un autre moment et qu'il avait été mis en voix off sur les images. C'est le cas notamment lorsque Queen et Slim dansent dans le bar musical, et où ils évoquent la personne aimée dont ils rêvent : à ce moment, on entend distinctement la voix de Queen qui parle notamment de ses blessures secrètes et de ses cicatrices, mais son visage est immobile. Plus étonnant, lorsque le couple dont la voiture est en panne accompagne Junior au bord du fleuve, c'est un dialogue à trois qui s'engage sans qu'on ne voie sur leurs visages qu'ils échangent des propos. C'est à ce moment que Junior déclare notamment que Queen et Slim seront immortels et que lui aussi veut être immortel.

La longue séquence suivante est montée en parallèle, c'est-à-dire que l'on voit deux actions différentes qui se succèdent à l'écran, sans que l'on puisse décider si elles se déroulent en même temps ou à des moments différents : il y a d'une part une manifestation dans une petite ville (?), à laquelle participe Junior que l'on devine animé d'une colère extrême jusqu'à ce qu'il exhibe un pistolet et abatte un policier d'une balle en pleine tête; et de l'autre, Queen et Slim qui, après la visite au cimetière à Savannah, font l'amour tendrement dans l'auto au milieu de la nature (?). Ce montage parallèle souligne évidemment le contraste entre ce que sont réellement Queen et Slim, des amants obligés de se cacher, et l'icône qu'ils sont devenus aux yeux de la communauté noire, à savoir des victimes exemplaires du racisme policier.

Photo du film

On observera un même montage alterné lors de la fuite de Queen et Slim de chez les Shepherd : d'un côté deux policiers de Savannah entendront des bruits suspects; de l'autre, les fugitifs (après la remise en place de l'épaule de Queen) vont faire démarrer une auto dans un garage voisin dont le volet est baissé puis soudainement ouvert par le policier noir. Dans ce cas, le montage alterné vise à créer un effet de suspense puisqu'on se demande si le policier va surprendre les fugitifs.

Chez les Shepherd, lors de l'arrivée de la police, Queen et Slim se précipitent pour se cacher sous le lit. Puis la caméra suit des policiers lourdement armés (les swat) qui fouillent les chambres, entrent dans la chambre, s'apprêtent à soulever le matelas (les deux policiers se font des gestes de connivence pour coordonner leur action) et ne découvrent personne sous le lit ! Ils s'éloignent, et la caméra nous révèle alors que les fugitifs sont en fait cachés sous le plancher. Le montage nous a fait partager le point de vue des policiers et nous a ainsi leurrés sur la véritable cachette de Queen et Slim.

Les effets sonores sont également multiples : dans la séquence finale à l'aérodrome par exemple, les ordres des policiers hurlés à travers les porte-voix sont à plusieurs reprises assourdis comme si Queen puis Slim étaient déjà dans un autre monde…(et pour qu'on entende aussi leurs dernières paroles).

On se souviendra également de ce très beau plan où Queen sort par la portière de l'auto et se penche au-dehors pour prendre le vent. L'image pleine de légèreté est évidemment symbolique d'un désir de liberté impossible.

Photo du film

On peut bien sûr trouver d'autres exemples de procédés cinématographiques remarquables qui peuvent faire l'objet d'une courte analyse même en se basant seulement sur les souvenirs de la projection.

Musiques

[Ces commentaires sont disponibles dans le dossier imprimé.]


1. Les deux personnages ne sont pas formellement dénommés de cette façon, et ce n'est qu'à la toute fin du film qu'une présentatrice de télévision donnera leur véritable nom. Pour des raisons évidentes de compréhension, on les désignera ici par leurs surnoms.

2. Le caractère « manipulatoire » du cinéma a pu être dénoncé comme celui de beaucoup d'autres médias depuis la rhétorique sophistique à l'époque antique jusqu'au roman au 18e siècle accusé de pervertir les «esprits faibles», en particulier celui des femmes, puis la photographie, la radio, le cinéma, la télévision et Internet aujourd'hui. Sans nier la manipulation, une telle attitude critique se focalise trop souvent sur un seul aspect, négligeant d'autres dimensions par exemple artistiques, ludiques, hédonistes… L'objectif poursuivi ici est bien de favoriser la réflexion par rapport au film et au cinéma en général en laissant à chacun la liberté de critiquer ou non d'éventuelles « manipulations » ou partis pris.

 

Affiche du film


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