Extrait du dossier pédagogique
réalisé par Les Grignoux
et consacré au film d'animation
La Chouette en toque
un programme d'Arnaud Demuynck
de 52 mn comprenant
La petite grenouille à la grande bouche de Célia Tocco
France/Belgique, 2019, 8 mn
Le petit poussin roux de Célia Tisserant
France/Belgique, 2019, 12 mn
La cerise sur le gâteau de Frits Standaert
Belgique, 2019, 16 mn
L'ours qui avala une mouche de Pascale Hecquet
Belgique, 2020, 7 mn
Dame tartine aux fruits de Pascale Hecquet
Belgique, 2020, 4 mn
Ce dossier pédagogique consacré à La Chouette en toque s'adresse aux institutrices et instituteurs ainsi qu'aux animatrices ou animateurs qui verront le programme avec des enfants dès 3 ans. Il propose quelques pistes d'animations qui permettront d'aborder en classe, de manière adaptée, les différentes dimensions du programme (les histoires racontées, l'alimentation, la chaîne alimentaire, les recettes, les caractéristiques graphiques).
L'extrait proposé ci-dessous est tiré du cinquième chapitre et porte plus particulièrement sur les leçons de vie qui transparaissent des différents courts métrages.
Plusieurs situations mises en scène dans les courts métrages du programme traitent de leçons de vie importantes pour les enfants, amenés à développer tout au long de leur parcours scolaire des compétences sociales, notamment en lien avec le vivre ensemble. Au cours de l'histoire, les protagonistes acquièrent des qualités personnelles nécessaires à leur épanouissement. La solidarité, l'entraide, l'amitié, le mérite, le partage et l'estime de soi sont autant de valeurs déterminantes qu'il s'agit de transmettre aux enfants. Les aventures vécues par les animaux dans les films d'animation constituent des situations sur lesquelles il est intéressant de revenir car elles fournissent des exemples exploitables pour parler de caractère et de vivre ensemble.
Nous conseillons d'aborder ces thèmes à partir de quatre images, issues de deux courts métrages. Elles mettent en scène des leçons de vie.
Commençons par demander aux enfants s'ils se souviennent de ces situations. Entamons ensuite un échange avec des questions comme:
Ces questions, générales, peuvent être affinées par l'enseignant(e) en fonction des demandes et des discussions. L'observation des enfants peut être aidée par des questions plus précises.
La première image est extraite du Petit poussin roux. Elle montre le petit poussin et ses frères et sœurs qui portent, ensemble, un seau de lait. Leur but est de rassembler les ingrédients nécessaires à la confection de muffins. Tout seul, le petit poussin n'aurait pas pu porter ce seau, ni cuisiner les muffins. Avant cette scène, nous avions vu le petit poussin demander de l'aide à ses amis qui refusaient: le paresseux porcelet prend son bain, le gourmand caneton mange et le chaton joue avec la souris. Déçu, il trouvait finalement du renfort: ses frères et sœurs, ainsi que sa maman poule sont venus à la rescousse. À chaque ingrédient, le poussin demandait de l'aide à ses amis, qui trouvaient systématiquement une excuse pour ne pas collaborer.
Même pour de jeunes enfants, l'importance de la solidarité – fait de se mettre ensemble pour accomplir une tâche – et de l'entraide – aide qu'on se porte mutuellement – apparaît comme une leçon relativement claire. Dans un système d'entraide, tous les membres constituent les maillons d'une chaîne. Les personnages se rendent compte qu'ils sont plus forts ensemble (l'union fait la force). Le fait que les premiers à aider soient les frères et sœurs, ainsi que la maman, démontrent l'entraide naturelle au sein d'une famille.
La deuxième image, issue du même film d'animation, montre les réactions des amis du petit poussin roux lorsque ce dernier ne leur donne pas de gâteau. Le cochon a l'air fâché (quel caractère de cochon!) et le chat plutôt triste. C'est du moins ce que laisse transparaître leur visage (bouche, sourcils). Pour rappel, le poussin partage les muffins avec les personnages qui ont participé à leur confection: la fermière qui les a fait cuire, le meunier qui a moulu le blé, la vache qui a fourni le lait, etc. Le gâteau excédentaire est offert à la souris qui a subi les attaques du chat.
Nous voyons donc le poussin partager avec ceux qui ont contribué à la recette: il est généreux. Dans la séquence suivante, le petit poussin donne la recette au porcelet, au caneton et au chaton et propose, avec sa fratrie, de les aider à chercher les ingrédients et à cuisiner. Ce geste, plus subtil, peut être entendu comme une responsabilisation des animaux. Il ne s'agit pas de profiter du travail des autres, mais d'y participer, de mériter quelque chose. Ne se sent-on pas plus indépendants, plus valorisés lorsque nous avons participé à une tâche, lorsque nous sommes impliqués? Il n'y a pas de rancune de la part du poussin: il ne tient pas rigueur à ses amis de ne pas l'avoir aidé. Au contraire, il est heureux de participer et de transmettre ce qu'il a appris à ses amis.
La troisième image est issue de La cerise sur le gâteau. Le prince paon, encore bien enrobé (et donc, au début de l'histoire), n'est pas content. Il vient de se piquer les fesses sur un cactus en voulant se reposer et prendre son casse-croûte. Les singes se sont moqués de lui et lui ont même envoyé un fruit sur la tête. Mal dans sa peau (il fait une crise de foie, il a une mauvaise condition physique et de l'embonpoint), il ne rigole pas! Il se sent humilié par les moqueries des singes. Une deuxième fois, il trébuchera sur une pierre, ce qui fera rire les singes aux éclats. De nouveau, il manifestera son mécontentement.
Pourtant, il est courageux et volontaire: il se relève et continue son chemin jusqu'à la source, pendant 30 jours. Au fur et à mesure des jours, il s'affine, n'est plus attiré par de la nourriture grasse et sucrée et acquiert une bonne condition physique. Il a une meilleure estime de lui. À la fin, il rencontre l'amour. Les joues des deux paons rougissent. Ils sont émus et un peu gênés. En ayant pris conscience de sa valeur, il est plus sûr de lui, n'est plus timide et peut alors se laisser guider par ses sentiments. Il tombe dans l'eau, ce qui fait rire les singes. Cette fois, le paon rigole également de cette mésaventure. Il reconnaît que la situation est drôle, sans se sentir rabaissé. Après avoir longtemps été triste, il retrouve le bonheur.