Extrait du dossier pédagogique
réalisé par Les Grignoux et consacré au film d'animation
Miraï, ma petite sœur
de Mamoru Hosada
Japon, 2018, 1h38
Miraï, ma petite sœur est un film aux dimensions multiples. Ce manga raconte l'histoire de Kun, un petit garçon qui doit trouver sa place dans la famille avec l'arrivée de sa petite sœur; ce cheminement se fait notamment par des échappées dans l'imaginaire, où il rencontre des personnes de sa famille mais venues du passé ou du futur. Le film aborde aussi des thèmes secondaires comme l'opposition entre la tradition et la modernité, la répartition des tâches domestiques, qui intéresseront sans doute davantage les adultes, etc. Pour inaugurer la discussion en laissant toutes les portes ouvertes, posons la question suivante aux jeunes spectateurs: qu'avons-nous vu, au cinéma?
L'enseignant prendra note des réponses des enfants.
Cela pourrait être:
L'on pourra ensuite exploiter chacune des réponses apportées par les enfants, éventuellement dans l'ordre où elles sont apparues.
Ces deux questions permettent d'expliciter des choses qui sont «évidentes». Cette explicitation permet de vérifier la compréhension de certains concepts et d'élargir le vocabulaire.
Ainsi, reprenons les premières réponses proposées précédemment.
Le film Miraï, ma petite sœur est un dessin animé
Comment le sait-on? À quoi le voit-on?
Laissons les enfants répondre à ces deux questions, avant de demander peut-être:
Est-ce que tous les films sont des dessins animés?
Le film est évidemment un dessin animé: ce ne sont pas des acteurs en chair et en os qui incarnent les personnages du film, ce ne sont pas des acteurs qu'on pourrait rencontrer dans la réalité, mais bien des personnages qui sont dessinés.
À l'origine, les dessins animés étaient fabriqués au moyen de dessins, réalisés individuellement, des dessins qui décomposaient les mouvements en une suite d'images entre lesquelles les différences étaient à peine perceptibles…
Aujourd'hui, l'informatique a largement remplacé les dessins faits un à un, mais dans un film comme Miraï, ma petite sœur, une grande part a été réellement dessinée. Il suffit d'observer les images du film pour retrouver les caractéristiques du dessin: un trait noir pour le contour, des couleurs en aplat, peu ou pas de textures, contrairement à la photographie ou à l'animation en volume.
Pour développer la description du dessin et comparer les images du film avec des images d'autres films, on pourra par exemple utiliser les images ci-dessous.
Miraï, ma petite sœur de Mamoru Hosada
Ma vie de courgette de Claude Barras, France, 2016
Les Vacances du Petit Nicolas de Laurent Tirard, France, 2014
Le mot «film» désigne une catégorie d'objets qui comprend plusieurs sous-catégories. Un film, ça peut être un dessin animé, un film policier, une comédie, un documentaire, etc.
Un dessin animé est un film mais tous les films ne sont pas des dessins animés.
Sur ce modèle, on peut formuler toutes sortes de phrases, comme:
Invitons les enfants à formuler des phrases de ce type.
C'est un dessin animé japonais
Comment le sait-on? À quoi le voit-on?
Laissons les enfants répondre à ces deux questions.
Relevons tous les éléments de réponse pertinents. Parmi ceux-ci, on pourra certainement distinguer ce qui relève de notre savoir préalable au film (style caractéristique du manga, idéogrammes …) et la dimension culturelle japonaise qui apparaît dans le film (noms des personnages, habitudes et coutumes…)
Le film de Mamoru Hosada est évidemment un film japonais. On verra au générique des mots en japonais, dont l'écriture est très différente de la nôtre. Le style «manga» est originaire du Japon. Ce style de dessin animé est largement diffusé en Europe depuis longtemps. Les personnages se caractérisent par de grands yeux; la forme du visage: rond pour les enfants, fin pour les adultes; une bouche démesurément grande quand le personnage crie, etc. Les décors sont souvent très soignés.
Mais en dehors de ces caractéristiques de style, l'histoire se déroule au Japon, avec ses caractéristiques culturelles. Les noms des personnages sont japonais: Kun, Miraï… Les mots que l'on voit écrits dans le film sont aussi en japonais. Les traditions sont japonaises: les poupées représentant l'empereur et l'impératrice qu'il faut sortir à un certain moment de l'année et puis ranger. Quand Kun rencontre la petite fille (sa maman) qui l'emmène chez elle, on peut voir des portes et des cloisons qui coulissent comme dans les maisons traditionnelles du Japon. Ainsi, il y a toutes sortes d'éléments qui permettent d'affirmer que le film est japonais.
Invitons les enfants à rassembler tout ce qu'ils savent du Japon.
Plus précisément, on pourra faire une recherche sur l'internet, avec des questions comme:
Isogo (c'est le nom de la gare où Kun monte dans le train) existe bel et bien au Japon, dans la région de Yokohama. Il y a une ligne de chemin de fer qui passe par cette ville. Si on utilise les outils de l'internet, on peut découvrir, par exemple, que la gare d'Isogo est une gare en ville et pas un arrêt au milieu de nulle part comme dans le film, que la ligne de chemin de fer mène à Yokohama et qu'il faut en réalité prendre une correspondance pour aller à Tokyo, que les distances entre ces villes ne sont pas très grandes ; le voyage de Kun n'est donc pas très long… etc.