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Extrait du dossier pédagogique
réalisé par Les Grignoux et consacré au film
Ma vie de courgette
de Claude Barras
France, 2016, 1 h 06

On trouvera ici un extrait du dossier pédagogique consacré à Ma vie de courgette. Ce dossier propose plusieurs pistes d'animation pour exploiter facilement la vision du film en classe avec des élèves de l'enseignement primaire dès l'âge de six ans.

Un lourd passé

Ce film développe une situation que beaucoup de parents connaissent : l'enfant mis au lit n'est pas prêt à dormir. Il voudrait une histoire, mais on lui en a déjà lue une ou plusieurs… Le papa du film conseille alors à son garçon de compter les moutons…

Dans un cadre scolaire, où l'on souhaite exploiter la vision du film avec des enfants, une difficulté se présente : comment parler avec eux des situations de violence que les petits personnages du film ont vécues ? Il est probable en effet que les raisons pour lesquelles Simon, Béa, Ahmed et les autres ont été « placés » dans un foyer les interpellent ou les inquiètent.

Le film a le mérite d'évoquer ces raisons avec des mots d'enfants : c'est Simon qui apprend à Courgette pourquoi chaque enfant se trouve là.

Si les jeunes spectateurs souhaitent revenir sur le passé des personnages du film, on pourra les inviter à dire ce qu'ils en savent, c'est-à-dire à retrouver grosso modo les mots de Simon, ou formuler avec leurs propres mots ce qu'ils ont compris.

Voici approximativement ce que le film nous dit du passé de chaque enfant :

  • Simon est là parce que ses « parents se droguaient tous les deux, tout le temps » ;
  • Béa, parce que « sa mère a été expulsée pendant qu'elle (Béa) était à l'école : on l'a renvoyée en Afrique » ;
  • Jujube parce que « sa mère passait son temps à ouvrir et fermer la porte du frigo ou bien elle passait des semaines à nettoyer les toilettes » ;
  • Ahmed parce que « son père a fait un hold-up dans une station-service, pour lui payer des Nike ; il est en prison »; (Ahmed dira aussi à la dame qui l'interroge à la montagne : « ma maman est partie avec un homme et elle ne veut plus jamais me revoir… ») ;
  • Alice, parce que « son père lui faisait des trucs chelou, des trucs dégueu… (j'sais pas trop) ; elle faisait des cauchemars de ça; il est en prison maintenant » ;
  • Quant à Courgette, il déclare qu'il croit qu'il a tué sa maman, mais qu'il ne l'a pas fait exprès ;
  • Enfin, Simon lira dans le dossier de Camille que son père a tué sa mère parce qu'elle aimait un autre homme, avant de se tuer lui-même, tout cela sous les yeux de Camille…

On les invitera ensuite à dire, s'ils le désirent, ce qu'ils ressentent par rapport à ces événements.

Les adultes peuvent mettre sur ces situations des mots d'adultes comme :

  • Toxicomanie, alcoolisme, addiction, maltraitance,
  • Folie, problèmes psychiatriques,
  • Expulsion, sans-papiers, « illégaux »,
  • Criminalité, emprisonnement, détention,
  • Crime passionnel,
  • Pédophilie, inceste.

Mais il n'est sans doute pas judicieux d'utiliser ces mots avec les enfants. Ils ont une compréhension intuitive, sans doute incomplète et approximative des réalités que les personnages du film ont vécues. (Un peu comme Jujube qui croit que le zizi explose.)

Ainsi, l'enseignant ne reformulera pas lui-même ce que recouvrent les mots de Simon et ceux des enfants. Par contre, il pourra conforter les jeunes spectateurs dans l'idée que, pour chacune de ces situations du passé, on peut dire que « ce n'est pas normal », « c'est violent », « c'est injuste »…

Il pourra conclure cette discussion en constatant que :

Dans le monde des adultes, il arrive parfois que :

  • des parents ne s'occupent pas de leurs enfants,
  • des parents ne sont pas gentils avec leurs enfants,
  • des parents ne se comportent pas bien avec leurs enfants,
  • des parents ont des problèmes de santé, des problèmes « dans la tête »,
  • des parents sont incapables de s'occuper de leurs enfants,
  • des parents en difficulté commettent des vols ou des crimes et sont mis en prison,
  • des parents qui n'ont pas les bons papiers sont renvoyés dans le pays d'où ils viennent, même si là-bas c'est la guerre, ou qu'ils sont très pauvres, ou qu'ils sont menacés…

Dans toutes ces situations, les enfants sont des victimes, c'est-à-dire qu'ils souffrent de la situation, mais ils n'y sont pour rien et ils ne peuvent rien faire…

C'est très triste, mais on n'y peut rien.


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