Extrait du dossier pédagogique
réalisé par Les Grignoux et consacré au film
Les Malheurs de Sophie
de Christophe Honoré
France, 2016, 1 h 46
On trouvera ici un extrait du dossier pédagogique consacré au film Les Malheurs de Sophie. Ce dossier propose plusieurs pistes d'animation pour exploiter facilement la vision du film en classe avec des élèves de l'enseignement primaire dès l'âge de huit ans.
Quelques jours avant de se rendre au cinéma avec les élèves, idéalement la veille, on présentera le film à l'ensemble de la classe :
Le film que nous allons voir ensemble au cinéma s'appelle Les Malheurs de Sophie. Quelqu'un connaît-il déjà ce titre ?
On laissera s'exprimer à ce sujet les élèves qui le souhaitent. Classique de la littérature jeunesse, Les Malheurs de Sophie de la comtesse de Ségur a également fait l'objet d'une adaptation en dessin animé pour la télévision : à ce titre, le personnage de la petite Sophie de Réan est peut-être déjà connu des élèves. On demandera cependant aux élèves qui connaitraient l'histoire de ne pas la dévoiler aux autres.
On montrera ensuite l'affiche du film aux élèves : elle est reproduite en couleur ci-dessous.
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Les enfants guidés par l'enseignant commentent par exemple les éléments suivants :
Sur l'affiche du film, on peut observer différentes choses :
Une petite fille se tient à l'avant-plan de l'affiche dont elle occupe toute la hauteur. Elle regarde droit devant elle, en direction de l'objectif, les bras ouverts dans un geste à la fois théâtral et accueillant, à moins qu'elle ne cherche tout simplement à détourner de son pied gauche, occupé à écraser une pauvre poupée, l'attention du spectateur.
Le titre, imposant et en caractères élégants, ne passe pas inaperçu : Les Malheurs de Sophie. On déduira assez facilement que l'héroïne du titre et le personnage qui occupe toute la hauteur du premier plan ne sont qu'une seule et même personne.
Sophie porte une robe longue, brune, faite d'une toile qui semble rude et épaisse. Nouée autour du cou, la cape qu'elle porte est également doublée d'un tissu sombre et coupée elle aussi dans une matière brute, rêche, peu confortable.
Sur son épaule, un écureuil se tient en équilibre. Alors que le personnage au premier plan est incarné par une jeune comédienne photographiée en prise de vue réelle, l'écureuil est un petit personnage dessiné, virtuel.
Derrière Sophie, à l'arrière-plan, s'étend un riche domaine, composé d'un parc entretenu et d'une demeure imposante, peut-être un château.
Enfin, l'on peut notamment lire en haut de l'affiche à gauche et à droite les noms des comédiens qui interprètent le film. Le personnage de Sophie est ainsi campé par la jeune Caroline Grant. Les trois autres comédiennes citées sont des adultes et interprètent les personnages de Madame de Fleurville, Madame Fichini et Madame de Réan.
Au premier coup d'œil, cette petite fille a l'air bien sage, souriante, accueillante... le cadre semble idéal : un château, un beau parc... Un petit écureuil dessiné vient même compléter ce joyeux tableau. Cependant, à y regarder de plus près, l'on se rendra vite compte que quelque chose «?cloche?» dans ce beau décor. Tout d'abord le titre, Les Malheurs de Sophie, laisse entendre que tout n'est pas rose dans la vie de la petite Sophie, même si son sourire et ce cadre enchanteur peuvent évoquer l'inverse.
L'autre contraste qui vient rompre la sérénité apparente de l'affiche, c'est bien sûr la poupée que Sophie maintient écrasée sans pitié sous son pied tout en affichant un sourire malicieux. La petite Sophie ne semble donc pas réagir tout à fait comme on l'attend de la plupart des enfants : au lieu de jouer avec sa poupée, elle la malmène et en semble parfaitement satisfaite. On peut en déduire que le personnage de Sophie a une forte personnalité, qu'elle «?sort du cadre?», qu'elle refuse de se comporter comme on l'attend d'une enfant sage et qu'elle foule au pied les conventions et les bonnes manières, comme elle le fait avec sa poupée. Le type de vêtements qu'elle porte, en particulier sa cape, mais aussi sa poupée de cire, nous indiquent que le film ne se passe pas à notre époque, mais probablement à une époque antérieure. Enfin, concernant le domaine que l'on aperçoit à l'arrière-plan, l'on se demandera s'il pourrait être la demeure de Sophie, pourtant vêtue d'habits austères et grossiers qu'on n'imagine habituellement pas sur le dos d'une petite fille de la haute société bourgeoise du 19e siècle.
L'on cherchera éventuellement des explications à ces deux hypothèses :
Ce château n'est pas la maison de Sophie, c'est la maison de...
Ou :
Sophie habite dans ce château. Si elle est habillée pauvrement, c'est parce que...
On reviendra sur ces différentes discussions après la vision du film.
On pourra également proposer aux élèves de s'interroger sur la fonction d'une affiche de cinéma :
Quelques éléments de réponse, bien entendu non exhaustifs :
Une affiche de cinéma sert bien entendu à annoncer le film au public, mais vise idéalement à «?accrocher?» l'œil du spectateur potentiel pour lui donner envie de voir le film en question.
Dans le cas de l'affiche des Malheurs de Sophie, un des éléments accrocheurs est sans doute la poupée que contre toute attente Sophie tient écrasée sous son pied. La couleur rouge de son chausson attire justement le regard du spectateur vers cette zone de l'affiche tout en soulignant ce geste. Le spectateur peut alors se demander : pourquoi fait-elle cela ? Pour en avoir l'explication ou en saisir la portée symbolique, le spectateur devra voir le film...