Extrait du dossier pédagogique
réalisé par Les Grignoux et consacré au film
Adama
Simon Rouby
France, 2015, 1h22
On trouvera ici un extrait du dossier pédagogique consacré à Adama. Ce dossier propose plusieurs pistes d'animation pour exploiter facilement la vision du film en classe avec des élèves de l'enseignement primaire dès l'âge de neuf ans.
On mènera à présent une première réflexion avec les élèves sur l'esthétique et le contexte historique du film ainsi que sur son personnage principal, Adama, grâce à une observation en grand groupe de l'affiche du film. Cette première réflexion historique se poursuivra au cours de l'animation suivante.
→ Ces questions renvoient toutes à la Première Guerre mondiale, conflit armé qui s'est déroulé en Europe et en divers autres endroits du monde au début du XXe siècle, du 28 juillet 1914 au 11 novembre 1918. La plupart des historiens s'accordent pour reconnaître en elle l'événement qui marque réellement le début du XXe siècle avec tout ce qu'il comporte d'innovations technologiques,; innovations technologiques qui en feront par ailleurs le conflit le plus meurtrier jamais connu avec plus de 18 millions de victimes directes.
Une fois évoqué le contexte de la Première Guerre mondiale, l'affiche du film, reproduite en couverture de ce dossier, sera présentée à l'ensemble de la classe de manière à servir de support à la courte activité qui suit.
Les questions suivantes pourraient permettre d'en explorer le contenu :
→ Il est important de souligner immédiatement que cette affiche — comme c'est le cas pour beaucoup d'autres affiches de films — est composite, c'est-à-dire qu'il s'agit d'un assemblage de plusieurs images (ou morceaux d'images) extraites du film. Le personnage à l'avant-plan, le soldat à l'arrière, les bateaux et les avions ont été « collés » sur cette affiche, mais apparaissent à des moments différents du film.
→ À l'arrière-plan, l'on peut voir des avions en escadrille ainsi qu'un soldat, le fusil en bandoulière. Les bateaux servent quant à eux à transporter les soldats des colonies vers la France en guerre.
→ C'est Adama, le personnage principal, qui donne son nom au film. Il regarde vers le ciel, de manière interrogative : il est encore en Afrique mais il semble pressentir un avenir incertain.
→ La roche et le sable qui recouvrent le sol se craquèlent sous l'effet de la sécheresse. Les vêtements légers d'Adama laissent penser qu'il se trouve dans une région où les températures sont élevées et la mer, que l'on aperçoit, qu'il se trouve à ce moment-là dans un pays côtier. Le film se passe effectivement dans une région qui connaît des périodes de sécheresse importantes, au point d'être en partie désertique, et qui possède des côtes maritimes : le continent africain et plus particulièrement l'Afrique subsaharienne constituent effectivement le point de départ du film.
On en profitera pour situer le continent africain sur une carte géographique.
→ Pendant la Première Guerre mondiale, la France possède de nombreuses colonies en Afrique équatoriale et en Afrique de l'Ouest au sein desquelles elle va recruter environ 180 000 hommes ! Ces soldats seront donc déplacés par milliers vers les fronts de guerre, notamment en Europe, où ils combattront aux côtés de soldats « métropolitains » (nés sur le sol français), mais aussi aux côtés de soldats belges, britanniques et d'autres colonies françaises comme l'Algérie, Madagascar ou l'Indochine [3].. On pourra également leur dire que le film a été inspiré à ses auteurs par l'histoire d'un soldat sénégalais, Abdoulaye N'Diaye, mobilisé pendant la Première Guerre mondiale et venu combattre en France et en Belgique.
Sur 8 millions de soldats mobilisés par la France (dont 1,4 million seront tués ou disparaîtront), on comptera parmi les troupes coloniales :
• 180 000 ressortissants d'Afrique noire (dont 25 000 tués ou disparus)
• 175 000 Algériens (dont 35 000 tués ou disparus), [4]
• 80 000 Tunisiens (dont 21 000 tués ou disparus),
• 40 000 Marocains (dont 12 000 tués ou disparus),
• 41 000 Malgaches (dont 2 500 tués ou disparus),
• 49 000 Indochinois [5] (dont 1 600 tués ou disparus),
Ce qui fait pour les troupes coloniales un total de 565 000 soldats dont 97 100 tués ou disparus.
Un dernier élément de l'affiche pourra encore être abordé :
→ Adama porte autour du cou un petit sac de forme cylindrique. Il le tient fermement entre ses deux mains, comme pour éviter de le perdre. On peut donc penser que cet objet qu'il transporte revêt une grande importance à ses yeux.
1. On en profitera pour rappeler éventuellement aux élèves qui auraient eu l'opportunité de les visiter les deux expositions d'envergure organisées à Liège dans le cadre de ces commémorations : « J'avais 20 ans en 14 » à la Gare des Guillemins et « Liège dans la tourmente » au Musée de la Vie wallonne.
2. Pour atteindre la France, l'Allemagne viole la neutralité de l'État Belge en envahissant son territoire le 4 août 1914. La Belgique déclare alors à son tour la guerre à l'Allemagne. Les premiers combats, notamment à Liège, ralentissent la progression des Allemands vers la France.
3. L'animation proposée aux pages 8 et suivantes (du dossier imprimé) constituera l'occasion de donner des informations complémentaires sur les colonies françaises et leur implication dans la Première Guerre mondiale.
4. Pour l'Afrique du Nord, une grande proportion des soldats était en fait d'origine européenne et étaient de ce fait considérés comme des citoyens français soumis à la conscription.
5. L'Indochine correspond au Viêt-nam, au Cambodge et au Laos actuels.