On trouvera ici un extrait du dossier pédagogique consacré à La Glace et le Ciel. Ce dossier propose plusieurs pistes d’animation pour exploiter facilement la vision du film en classe avec des élèves de l’enseignement maternel et primaire dès l’âge de trois ans.
L’aventure humaine
La Glace et le Ciel est le récit d’une aventure scientifique mais également humaine. Aux confins de la planète, sur un continent inhabité et soumis aux conditions climatiques qui comptent parmi les plus éprouvantes du globe, une poignée d’individus décident de consacrer leur vie à la recherche scientifique, mus par le pressentiment que leurs probables découvertes seront d’une importance cruciale pour le devenir de l’humanité.
Les spectateurs se souviennent-ils ou ont-ils été marqués par les conditions de vie en Antarctique partagées par Claude Lorius et ses collègues, par les contraintes imposées par cet environnement ? Peuvent-ils en citer quelques exemples ? Est-ce qu’ils sont sensibles au caractère extrême de ces expéditions ? Estiment-ils qu’il s’agit d’une véritable aventure ?
On trouvera ci-dessous, quelques éléments mentionnés dans le film et qui peuvent venir enrichir la discussion :
- Lors du périple de sept jours qui mène Claude Lorius et les autres hivernants de la base Dumont D’Urville à la station Charcot, la température dans les cabines des chenillettes affiche -18°. Le vent souffle à 200 km et il faut rouler vitres ouvertes pour que la buée produite par la respiration des passagers s’évapore au lieu de geler sur les pare-brise. De nombreuses avaries mécaniques surviennent pendant le voyage.
- À Charcot : les trois hommes se partagent un espace commun de 24 m2 où la température ne dépasse jamais 8°. À part le bruit du vent règne un silence absolu. Les opérations techniques sont extrêmement compliquées à réaliser car il faut porter de gros gants pour manipuler le moindre boulon puisqu’à cette température, le métal colle à la peau à cause du froid.
- Claude Lorius raconte qu’ils ne se réchauffent jamais, qu’il faut vivre en permanence avec cette sensation de froid.
- Ils vivent également dans une odeur permanente de gaz d’échappement émise par les machines qui les entourent.
- Dès qu’ils préparent à manger, leurs vêtements sont trempés par la vapeur et ils doivent les enlever !
- Pour se laver, uniquement s’ils sont trop sales, il faut faire fondre de la neige pour obtenir un peu d’eau.
- Les vêtements ne sont jamais lavés (on imagine qu’ils gèleraient autrement et seraient importables de toute façon) : ils sont portés jusqu’à usure puis jetés.
- Pour Lorius et ses compagnons, une température extérieure de -25° sans vent s’apparente à une canicule !
- À Dôme C, ils relèvent une température moyenne annuelle de -57°. Il y a très peu d’oxygène et les hommes sont épuisés après avoir fait quelques pas.
- Dans le laboratoire, toujours à Dôme C, il fait -53° et leur travail les épuise.
- À Vostok, la station russe, les températures chutent à -90° ! Il faut enflammer les bidons de kérosène le temps de remplir les réservoirs. Il y règne en permanence une odeur de kérosène et de vodka, « le seul médicament que les Russes ont trouvé pour venir à bout du mal de l’altitude qui terrassait les nouveaux venus pendant plusieurs jours d’affilée ».
- Le soleil ne se lève pas pendant les 8 mois que dure la nuit polaire.
Commentaire
C’est à des conditions de vie inédites que Claude Lorius, qui découvre l’Antarctique à 23 ans pour la première fois, doit faire face. Les sens sont en effet lourdement affectés par ce nouvel environnement : l’ouïe (absence de bruit, sinon celui du vent), la vue (absence de lumière naturelle pendant huit mois d’affilée puis présence de lumière continue pendant quatre mois d’affilée), l’odorat, le toucher. Le manque d’oxygène épuise les corps et les esprits. Enfin, un tel isolement pendant un an constitue une véritable épreuve psychologique.
Prolongement
Ces aventures extrêmes rappellent-elles aux élèves d’autres grandes aventures du même type ?
Quelques exemples :
- Les multiples tentatives d’ascension du mont Everest (plus de 8700 mètres d’altitude au sommet) sur la chaîne de l’Himalaya, dont la première aboutit en 1953 (Edmund Hillary et Tensing Norgay). Image C1
- Les premières explorations abyssales en bathyscaphe (1948) : type de sous-marin construit par Auguste Piccard, scientifique suisse qui a inspiré Hergé pour son personnage du Professeur Tournesol. Image C2
- Le premier voyage sur la lune avec Neil Armstrong et Buzz Aldrin en 1969. Image C3
- D’autres expéditions marines et terrestres qui visaient à découvrir de nouvelles routes et/ou de nouveaux territoires, comme la découverte du continent américain par Christophe Colomb en 1492. Image C4
➡ Proposons aux élèves de faire une recherche internet sur ces grandes expéditions et de constituer un petit portfolio d’images.
Pour les expéditions ayant eu lieu à l’époque contemporaine (ascension de l’Everest, explorations en bathyscaphe, voyage sur la lune), l’on proposera d’effectuer ces recherches à partir du site internet de l’Institut national de l’audiovisuel français (INA) qui propose une multitude de photos et de films d’archives en libre accès : http://www.ina.fr/
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