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Extrait du dossier pédagogique
réalisé par Les Grignoux et consacré au dessin animé
Gus. Petit oiseau, grand Voyage
de Christian De Vita
France, 2014, 1h30

On trouvera ici un extrait du dossier pédagogique consacré au dessin animé Gus. Petit oiseau, grand Voyage. Ce dossier pédagogique propose aux instituteurs et aux institutrices d'exploiter la vision du film à travers plusieurs animations à mener en classe avec leurs élèves de l'enseignement primaire, idéalement ceux du degré moyen. L'on reviendra ainsi très concrètement et de manière ludique sur le phénomène des migrations, les personnages du film (leur caractère, leurs motivations, leur conception graphique...) ou encore sur son intrigue, essentiellement fondée sur des enjeux géographiques.

L'extrait proposé ici suggère une réflexion sur la représentation de la migration dans le dessin animé : est-elle exacte ou au contraire fantaisiste et imaginaire ?

Une approche scientifique : la migration

Fondé sur un vrai travail de recherche comportementale et les conseils de l'ornithologue Guilhem Lesaffre, aujourd'hui président du Centre Ornithologique d'Ile de France (CORIF), Gus, Petit oiseau, grand Voyage représente une base idéale pour aborder le phénomène de la migration en classe : quels sont les oiseaux qui partent? quand, pourquoi, commentet oùpartent-ils? quels sont les obstacles qu'ils sont susceptibles de rencontrer au cours de leur voyage? voilà autant de questions auxquelles le film permet de répondre au moins en partie.

Nous suggérons par conséquent d'aborder ce sujet de façon ludique et très concrète, à partir de situations rencontrées dans Gus.

L'objectif global sera de mesurer le degré d'authenticité des informations contenues dans le film en répondant spontanément à un questionnaire «vrai» ou «faux» et en confrontant ensuite ses réponses aux explications présentées dans les encadrés A (pages 8 à 11). Secondairement, l'objectif sera aussi d'amener les enfants à rassembler les souvenirs qu'ils ont gardés de la projection en se remémorant les moments de la fiction où ces informations relatives à la vie des oiseaux migrateurs sont mises en scène.

Concrètement

Cette activité sera réalisée de préférence en petits groupes d'élèves, qui recevront chacun un exemplaire du questionnaire à remplir.

D'une part, il s'agira de se mettre d'accord au sein du groupe pour proposer une réponse «vrai/faux» à chaque question et, d'autre part, de se remémorer la ou les situation(s) du film qui aborde(nt) plus ou moins directement les thèmes proposés.

Une discussion en grand groupe permettra ensuite aux enfants d'échanger leurs souvenirs et le fruit de leurs réflexions pour chacune des situations mises en scène.

Au fur et à mesure, les réponses corrigées seront enfin confrontées aux explications fournies dans les encadrés correspondants. Avec les plus jeunes, chaque texte sera lu à haute voix par l'enseignant; par contre, avec les élèves qui maîtrisent bien la lecture, la mission pourra être confiée successivement à des volontaires.

Gus. Petit oiseau, grand Voyage : est-ce vrai ou est-ce faux ?
Un événement du film... Vrai ou Faux ?
1. Chez nous, l'automne marque le départ des oiseaux migrateurs vers le sud.
2. Pour se diriger pendant la migration, les oiseaux s'orientent grâce aux étoiles.
3. Les oiseaux ont un sixième sens.
4. Avant de partir en migration, les oiseaux mangent beaucoup plus pour emmagasiner des réserves pour le voyage.
5. Les oiseaux migrateurs volent en «V».
6. Pour se repérer, les migrateurs utilisent des repères naturels (ainsi des détails du paysage comme certaines caractéristiques du relief ou les cours d'eau) et des infrastructures créées par l'homme (les réseaux routiers...).
7. Au cours de la migration, les oiseaux rencontrent de nombreux obstacles.
8. Certains oiseaux ont une boussole interne.
9. Plus on prend de l'altitude et plus l'oxygène est pur, au point de rendre ivres les oiseaux.
10. Il arrive que des oiseaux migrateurs effectuent leur migration par avion.

Réponses

1. Chez nous, l'automne marque le départ des oiseaux vers le sud. Vrai

Darius décide qu'il est temps de partir lorsque Max reçoit une feuille morte sur le bec; il indique le trajet à effectuer sur une carte géographique sculptée sur un tronc d'arbre : ils quitteront le centre de la France pour le sud de l'Afrique de l'Ouest.

2. Pour se diriger pendant la migration, les oiseaux s'orientent grâce aux étoiles. Vrai

Au début du film, Delf, l'institutrice et fille de Darius, donne une leçon de voûte céleste aux oisillons.

3. Les oiseaux ont un sixième sens. Vrai

Avant de mourir, Darius désigne son neveu Karl comme successeur pour guider la migration car il a un sixième sens, ce qui devrait lui être particulièrement utile vu qu'il a le sentiment que «les saisons sont complètement déréglées».

4. Avant de partir en migration, les oiseaux mangent beaucoup plus pour emmagasiner des réserves pour le voyage. Vrai

Darius dit aux petits qu'ils peuvent manger tout ce qu'ils veulent car ils vont devoir traverser la mer et le désert.

5. Les oiseaux migrateurs volent en «V». Vrai

Malgré lui, Gus prend la tête de la migration; il se lance dans la direction des rochers pointus et les oiseaux se mettent à le suivre en se disposant en V derrière lui.

6. Pour se repérer, les migrateurs utilisent des repères naturels (ainsi des détails du paysage comme certaines caractéristiques du relief ou les cours d'eau) et des infrastructures créées par l'homme (les réseaux routiers...) Vrai

Avant de mourir, Darius confie le nouvel itinéraire de la migration à Gus afin qu'il le transmette à Karl : il faut prendre tout droit par les rochers pointus, puis suivre la rivière aux lucioles (autrement dit le tracé de l'autoroute marqué par les phares des voitures roulant de nuit).

7. Au cours de la migration, les oiseaux rencontrent de nombreux obstacles... Vrai

des prédateurs : Avant le départ, Darius est attaqué par des chats sauvages et meurt;
des fils électriques : à Paris, Gus se fait électrocuter en heurtant des lignes à haute tension;
des avions : Darius cherche un nouvel itinéraire parce qu'il craint les «oiseaux de fer»; alors qu'ils font une halte avant de traverser la mer, Karl, Max et Willy vont voler à très haute altitude et manquent d'entrer en collision avec un avion de ligne;
des chasseurs : après une nuit passéeà l'hôtel, les oiseaux sont attaqués par des chasseurs;
des tempêtes : ils entreprennent ensuite de traverser la mer mais une violente tempête se déclenche, les obligeant à perdre de l'altitude pour emprunter un tunnel de vent puis à trouver un refuge;
des marées noires : réfugiés dans une épave, les oiseaux sont terrifiés par l'apparition de zombies; ils s'aperçoivent ensuite qu'il s'agit d'oiseaux mazoutés et ils tentent de les sauver.

8. Certains oiseaux ont une boussole interne. Vrai

Les parents de Karl se demandent comment Gus, qui n'est pas un oiseau migrateur, arrive à si bien les guider. Ils pensent qu'il a une sorte de boussole interne comme les pigeons voyageurs et lui demandent s'il n'a pas un peu de sang de pigeon dans les veines.

9. Plus on prend de l'altitude et plus l'oxygène est pur, au point de rendre ivres les oiseaux. Faux

Durant cette escapade, les oiseaux sont grisés par l'oxygène; ils ont l'air saouls. Juste avant la montée, Jeannette, la mère de Max, avait attiré l'attention de Willy et Karl en leur disant qu'il fallait faire doucement avec l'oxygène car son fils était encore jeune.

10. Il arrive que des oiseaux migrateurs effectuent leur migration par avion. Faux mais...

Perdus sur la banquise, les oiseaux ne savent plus quoi faire pour survivre; Gus déniche un aéroport et invite ses compagnons à monter dans un avion en partance pour l'Afrique.

Des informations complémentaires

Quand, où et pourquoi partent les oiseaux?
(proposition n° 1)

On appelle migration le voyage de certains oiseaux qui se déplacent entre deux zones géographiques souvent séparées par plusieurs milliers de kilomètres. En effet, les oiseaux migrateurs présentent la particularité de passer l'hiver dans des régions situées plus au sud que celles où ils vivent, pour se reproduire. Toute leur vie est donc rythmée par ces allers ­ retours saisonniers entre le nord et le sud. Selon les espèces, la migration n'a pas lieu à la même période.

La migration de printemps commence en général vers la fin du mois de février pour se terminer à la fin du mois de mai; la migration d'automne, elle, débute après la reproduction, jusqu'à la fin du mois de novembre.

Parmi les migrateurs, c'est la sterne arctique qui effectue le plus long voyage, parcourant près de 40 000 km pour rejoindre l'Antarctique. Dans nos régions, l'hirondelle, le coucou, le martinet ou encore la cigogne blanche comptent parmi les principaux migrateurs. Tous partent passer l'hiver en Afrique, au sud du Sahara, non pas en raison du froid mais bien en raison de leur régime alimentaire. Ainsi par exemple, en hiver, les insectes deviennent rares dans nos régions et la migration devient pour les oiseaux insectivores une question de survie.

Comment s'orientent les oiseaux?
(propositions n° 2, 6, 8)

Des études scientifiques ont montré que les oiseaux migrateurs étaient programmés pour se diriger spontanément vers le sud lors de la migration d'automne (un peu comme s'ils avaient un GPS dans le cerveau), mais qu'ils pouvaient également utiliser d'autres repères mémorisés au cours de leurs migrations précédentes. Une trentaine d'oiseaux ‹ 15 jeunes et 15 adultes ‹ ont ainsi été capturés par des chercheurs américains puis relâchés loin de leur route migratoire.

Les chercheurs ont alors remarqué que, si les adultes avaient pu retrouver la route qu'ils empruntaient les années précédentes, en revanche les jeunes, qui effectuaient leur première migration, avaient volé tout droit en direction du sud. La méthode qu'ils utilisent pour suivre leur route reste toutefois un mystère et fait l'objet de plusieurs hypothèses.

Selon qu'ils voyagent le jour ou la nuit, les oiseaux migrateurs utiliseraient ainsi le soleil ou les étoiles pour se repérer. Les détails du paysage comme les rivières, les côtes, les chaînes de montagnes ou encore les réseaux autoroutiers éclairés par les phares des voitures leur serviraient également de repères visuels. Enfin, le crâne de certains oiseaux comme les pigeons contiendrait une boussole naturelle faite de petits cristaux de magnétite ‹ le même composé de fer et d'oxygène que celui dont sont faites les aiguilles des boussoles ‹ qui leur permettrait de s'orienter en fonction du champ magnétique de la terre.


Comment les migrateurs organisent-ils leur vol?
(proposition n° 5)

[...]

Les oiseaux ont-ils un «sixième sens»?
(proposition n° 3)

[...]

Comment les oiseaux se préparent-ils au voyage?
(proposition n° 4)

[...]

Quels sont les obstacles qu'ils rencontrent au cours de leur voyage?
(proposition n° 7)

[...]

Que se passe-t-il avec l'oxygène quand on prend de l'altitude?
(proposition n° 9)

[Les commentaires sur ces questions sont disponibles dans le dossier imprimé.]

Migrer en avion ? Une anecdote
(proposition n° 10)

Bien sûr, les oiseaux migrateurs ne prennent pas l'avion pour effectuer leur migration! Il s'agit d'une trouvaille amusante du réalisateur pour que le film se termine bien. Pourtant, une telle expérience s'est déjà réellement produite il y a une quarantaine d'années. Voici cette histoire incroyable. L'hirondelle dite de cheminée et de fenêtre qui peuple nos régions d'Europe occidentale est un oiseau migrateur qui se nourrit d'insectes en vol. Elle prend le départ pour l'Afrique tropicale entre juillet et septembre et se déplace de jour. Après un voyage d'environ une semaine, elle arrive dans les forêts africaines où elle passe plusieurs mois avant d'effectuer le chemin inverse au cours des mois de mars­avril.

Or au mois de septembre 1974, une vague de froid s'est abattue sur une partie de l'Europe, en particulier sur l'Alsace et la Lorraine françaises ainsi que sur la Suisse. Cette vague de froid a eu pour effet de faire disparaître les insectes et donc de priver les hirondelles de nourriture. Fortement affaiblies par ce froid soudain et surtout par la faim, celles-ci n'ont pas pu prendre leur départ pour l'Afrique. Bloquées par dizaines de milliers, elles ont donc dû brûler sur place les réserves de graisse accumulées pour le voyage. Incapables désormais d'entamer leur migration, les hirondelles ont commencé à dépérir. Profondément touchées par leur sort, des associations françaises et suisses vont alors recueillir les oiseaux en détresse et prendre contact avec les compagnies aériennes, qui vont à leur tour se mobiliser pour les sauver. Plus d'un demi-million d'hirondelles sont ainsi transportées par avion vers le Sud et relâchées sur la Côte d'Azur et en Afrique du Nord! Cette migration artificielle a permis de sauver effectivement une partie des oiseaux mais la plupart d'entre eux n'ont toutefois pas survécu.



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