Extrait du dossier pédagogique
réalisé par les Grignoux et consacré au film d'animation
Cheburashka et ses amis
de Makoto Nakamura
Japon, 2011, 1 h 20
Le dossier pédagogique dont on trouvera un extrait ci-dessous s'adresse notamment aux enseignants de maternelle qui, après la vision du film Cheburashka et ses amis, souhaiteront favoriser l'expression personnelle des enfants. Ce dossier propose notamment diverses animations qui visent à amener les enfants à se souvenir du film à travers ses personnages principaux, à associer des objets à certains de leurs comportements dans le but de dégager quelques valeurs importantes du film, à classer les animaux selon les relations que nous entretenons avec eux ou encore composer une affiche…
Les personnages de Cheburashka et ses amis sont des animaux et des êtres humains au statut interchangeable pour certains d'entre eux. Ainsi les animaux travaillent… comme animaux (Gena et les autres animaux du zoo, comme l'ours et le lion, mais aussi du cirque) et même, dans le cas de Cheburashka — animal d'une espèce inconnue — comme jouet exposé en vitrine !
Cette situation, où des animaux anthropomorphisés ont pour métier d'occuper la place que l'homme leur a attribuée dans la « vraie » vie, donne l'opportunité de revenir avec les enfants sur les rapports que nous entretenons avec eux dans la réalité.
L'objectif principal de cette activité est d'amener les enfants à prendre de la distance par rapport au film en différenciant fiction et réalité. À travers une opération de classement, elle est aussi l'occasion de réfléchir aux divers types de relations que nous entretenons avec les animaux. Le fait de se servir de photographies pour classer les animaux du film permettra par ailleurs d'exercer des compétences telles que la discrimination visuelle de détails significatifs ou encore de cerner des différences révélatrices de l'anthropomorphisation de certains d'entre eux (ainsi, par exemple, le crocodile marche sur ses pattes arrière dans Cheburashka mais il se déplace « à l'horizontale » dans la réalité).
Invitons les enfants à se souvenir des animaux vus dans Cheburashka et ses amis. On répertorie ainsi :
Découpons ensuite des photographies de ces animaux — un rat, un lion, un chien, un crocodile, un ours brun, une girafe, un chat et un singe — dans divers catalogues ou revues et dessinons trois ensembles au tableau de la classe, qu'on identifiera grâce à une illustration (un zoo, un cirque et une simple maison) placée respectivement au-dessus de chacun des trois ensembles. Tour à tour, les enfants sont ensuite invités à placer — à l'aide d'un aimant ou d'un petit morceau de papier collant — chaque animal dans l'un des trois groupes, selon l'endroit où on peut le rencontrer [1].
Avant d'être intégré à un ensemble, chaque animal fait l'objet d'une approche particulière, qui devrait mettre en évidence le fait que :
L'activité se poursuivra idéalement avec le classement d'animaux qui n'apparaissent pas dans le film. Pour ce faire, l'enseignant se procurera les illustrations des animaux listés ci-dessous. Une méthode alternative pourrait être aussi de demander aux enfants d'apporter en classe de telles images trouvées à la maison puis de les intégrer aux ensembles déjà constitués sur base du film.
La discussion autour des animaux inventoriés devrait rapidement faire apparaître la nécessité de dessiner d'autres ensembles, qui rassembleraient d'une part les animaux sauvages de nos régions (le renard, le cerf, le sanglier) qui vivent en forêt, et d'autre part, les animaux d'élevage (la vache, le cochon, le mouton, la poule) qui nous donnent différents produits comme la viande, le lait, les oeufs, la laine …
Tandis que l'éléphant, le rhinocéros et le serpent intégreront l'ensemble des animaux du zoo, la perruche et le hamster rejoindront le chien et le chat dans le groupe des animaux de compagnie.
Avec les tout petits de maternelle, il ne sera pas nécessaire de pousser beaucoup plus loin la réflexion, l'essentiel étant qu'ils prennent conscience que nous n'entretenons pas la même relation avec tous les animaux, qu'il y en a que nous affectionnons plus que d'autres, d'autres que nous exploitons parce qu'ils nous apportent quelque chose, d'autres encore que nous aimons découvrir au zoo parce que, à l'état naturel, ils vivent dans des régions lointaines, d'autres enfin qui perturbent ou dégradent notre environnement et dont nous souhaitons nous débarrasser.
Cheburashka est un animal tout à fait particulier puisqu'il n'appartient à aucune espèce connue. On reviendra donc sur ses particularités avec les enfants en invitant ceux-ci à décrire cette créature étrange : les oreilles, la taille, la « peau » (la texture), la position et la démarche… Finalement, à qui, à quoi ressemble-t-elle ?
En guise de prolongement, nous proposons maintenant d'éveiller l'imaginaire des enfants en les invitant à participer à un atelier de création. L'objectif sera de fabriquer un animal à partir de matériaux de récupération : les vieilles chaussettes deviendront ainsi autant de supports à la création de marionnettes originales, les collants usagés se transformeront en serpents, les bouts de laine deviendront des poils, des crinières, des queues, des moustaches ou de la barbe, les boutons de formidables paires d'yeux, les vieux polaires fourniront de la matière douce, la feutrine de la matière pour fabriquer des ailes ou des nageoires… Voici une liste des matériaux et petit matériel que l'enseignant pourra mettre à la disposition des enfants :
Le rôle de l'enseignant sera d'accompagner les enfants dans la conception de leur animal mais aussi de les aider dans l'assemblage et la fixation des divers éléments qui le composent, surtout lorsque ces opérations nécessitent l'emploi de ciseaux habituels ou d'aiguilles à coudre.
Une fois les créatures terminées, il suffira de leur donner un nom original et de les rassembler pour une grande exposition des animaux d'espèces inconnues.
Avec les plus jeunes, l'activité de création pourra prendre la forme d'un masque dont l'enseignant fournira la base après l'avoir photocopiée sur du papier cartonné puis découpée et distribuée à raison d'un exemplaire par enfant (forme reproduite ci-dessous). Il suffira alors de se servir des matériaux listés ci-dessus pour décorer le masque et faire apparaître la tête d'un animal. L'ensemble des masques pourront ensuite faire l'objet d'une exposition au sein de l'école, avant d'être éventuellement portés par les enfants lors de la fête du carnaval.
Exemple de masque à agrandir
1. Étant donné que certains d'entre eux peuvent se rencontrer aussi bien au cirque qu'au zoo, on les reproduira de préférence en plusieurs exemplaires.