Extrait du dossier pédagogique
réalisé par les Grignoux et consacré au dessin animé
Le Jour des Corneilles
de Jean-Christophe Dessaint
France, 2012, 1h30
Le dossier pédagogique dont on trouvera un extrait ci-dessous s'adresse notamment aux enseignants du primaire qui verront le film Le Jour des Corneilles avec des spectateurs entre sept et onze ans environ. Il retiendra également l'attention des animateurs en éducation permanente qui souhaitent mener une réflexion autour de ce film avec un large public intéressé par ses différents thèmes, notamment dans le cadre d'un dialogue intergénérationnel.
Le dossier comprend plusieurs parties qui correspondent à autant de pistes d'exploitation possibles : en fonction de ses intérêts et de ceux du public auquel il s'adresse, l'enseignant ou l'animateur retiendra sans doute l'une ou l'autre de ces pistes, même s'il est tout à fait possible de parcourir l'ensemble des animations proposées. Celle proposée ci-dessous porte plus particulièrement sur la mise en scène contrastée de la vie sauvage et du monde «civilisé».
Un des aspects plus originaux et les plus remarquables du film Le Jour des Corneilles est de mettre en scène des personnages qui vivent quasiment à l'état sauvage. Ils vont être confrontés à «la civilisation» quand l'un d'eux aura besoin de soins médicaux, et le contraste sera alors frappant.
Cet aspect du film suscite sans doute de nombreuses réactions auprès des spectateurs. Comment ne pas éprouver du dégoût quand le fils Courge pose sur sa tête un escargot gluant pour soigner une blessure, ou encore quand il avale une mouche avec voracité!
Nous voudrions ici profiter des réactions que le film aura suscitées pour lancer la discussion et les animations autour du film.
Cette animation permettra d'exercer des compétences transversales, comme:
Des compétences disciplinaires en français pourront aussi être exercées, comme:
Invitons les participants à citer tous les éléments de la vie sauvage qui les ont surpris, choqués, dégoûtés, charmés ou fait rire! Pour chaque scène citée, on demandera aux spectateurs d'identifier l'émotion qui y est associée: effroi, dégoût, pitié…
Sans doute certaines scènes marquantes seront-elles citées en premier, mais on invitera les participants à évoquer toutes les scènes révélatrices de l'état sauvage dans lequel vivent Courge et son fils, en relation avec des émotions parfois moins marquées, comme par exemple la surprise, voire la perplexité du fils Courge quand il découvre son apparence dans le miroir.
Par exemple, on aura pu relever des faits comme:
Ainsi, ces divers éléments de la vie sauvage peuvent susciter bien des sentiments: du dégoût, mais aussi de l'admiration ou le rire.
Invitons maintenant les participants à réfléchir individuellement aux aspects positifs de la vie sauvage (telle que la mènent Courge et son fils) et à ses aspects négatifs. En d'autres termes, on pourrait leur poser les questions suivantes:
• Qu'est-ce qui vous plairait dans une vie comme celle de Courge et de son fils, seuls dans la forêt et sans jamais en sortir?
• Et qu'est-ce qui vous déplairait dans cette vie-là?
Les spectateurs y répondront oralement ou par écrit (selon leur âge) après quelques minutes de réflexion. Les éléments de réponse seront ensuite mis en commun et discutés en grand groupe.
Pour approfondir cette réflexion, on pourra inviter les participants à comparer la vie que mène le fils Courge dans la forêt et celle de Manon.
On pourra aussi attirer leur attention sur certains aspects de la vie qu'ils vont peut-être ignorer, comme:
La discussion pourra finalement prendre la forme d'un atelier philo dont la question centrale serait: de quoi a-t-on besoin pour vivre?
Rappelons ici que l'atelier philo a pour but de réfléchir à un sujet, en confrontant les avis des uns et des autres. Des consignes sont à respecter: chacun peut s'exprimer, on demande la parole, on n'interrompt pas, on écoute la parole de l'autre, etc.