Extrait du dossier pédagogique
réalisé par les Grignoux et consacré au film
Sœur Sourire
de Stijn Coninx
Belgique, 2009, 2h04
Le dossier pédagogique dont on trouvera un extrait ci-dessous s'adresse aux enseignants du secondaire qui verront le film Sœur Sourire avec leurs élèves (entre treize et dix-huit ans ans environ), mais également aux animateurs en éducation permanente intéressés par les thèmes du film. Il contient plusieurs animations qui pourront être rapidement mises en œuvre en classe ou avec un groupe de spectateurs intéressés, après la vision du film.
Nous proposons dans cette animation de nous attacher de manière un peu plus approfondie au personnage de "Sœur Sourire" à travers notamment ses "identités" successives: celle de Jeannine Deckers, jeune fille à l'adolescence difficile et tourmentée; celle de Sœur Luc-Gabriel, qui évoque quant à elle la vie monastique, ses engagements, ses contraintes et ses renoncements; celle de Sœur Sourire, la plus célèbre, qui réveille l'image de la star médiatique mondialement connue; et enfin, celle de Luc-Dominique, qui n'est pas mentionnée en tant que telle dans le film de Stijn Coninx mais qui est clairement évoquée dans la dernière période qui marque le retour de la jeune femme à la vie civile.
Alors que l'image médiatique du personnage est sommaire et caricaturale, le cinéaste s'attache quant à lui aux différentes facettes de cette jeune femme dont il propose un portrait nuancé sans masquer les erreurs ni les faiblesses dont elle a pu être la victime.
Pour réaliser cette activité, nous suggérons aux participants répartis en petits groupes de se remémorer l'apparence physique, les attitudes, les gestes du personnage lors des étapes marquées par un changement d'identité et de s'attacher à quelques répliques entendues dans le film. Toutes ces répliques sont prononcées par Sœur Sourire.
Il s'agira d'abord de replacer chacune d'entre elles dans son contexte en se souvenant de la personne à qui elle parle à ce moment-là et des circonstances dans lesquelles ces deux personnes ont une conversation. Ce travail sur les souvenirs gardés du film s'appuiera aussi sur des images montrant Jeannine face à chacun des interlocuteurs à identifier. Ces images, qui sont en effet caractéristiques du personnage aux différentes époques de sa vie, constitueront donc des supports idéaux pour la remémoration mais également pour apprécier son évolution, l'objectif général de l'animation étant d'affiner le portrait du personnage.
On préférera sans doute une démarche active des participants (notamment en situation scolaire):
Si les échanges se révèlent peu fructueux, on pourra utiliser les commentaires repris ci-dessous (encadré 2): on répartira ces commentaires entre des groupes de deux à trois personnes (selon le nombre de participants). Ces petits groupes liront silencieusement le commentaire qui leur aura été remis, en discuteront éventuellement pendant un court moment, puis seront invités à exposer avec leurs propres mots aux autres participants leur analyse des différentes scènes.
Qui dit quoi?Pour chacune des répliques suivantes, tâchez d'identifier l'interlocuteur ou l'interlocutrice de Sœur Sourire et de vous rappeler les circonstances qui les amènent à avoir cette conversation. Essayez ensuite de détecter ce que ces répliques nous «disent» à propos du personnage et de son évolution; en particulier, que nous révèlent-elles de ses relations avec les autres?
|
Quelques commentaires«Un jour, on partira ensemble en Afrique... Je te le promets!Jeannine parle à sa cousine Françoise. Dans la scène précédente, elle a annoncé à ses parents qu'elle comptait se rendre en Afrique pour y être missionnaire. Les deux adolescentes viennent de se mettre au lit, après avoir écouté un morceau de rock'n'roll. Cette scène, qui apparaît au début du film, montre une grande complicité entre les deux filles. À ce moment-là, on ne connaît pas bien le personnage de Jeannine et on ignore que la promesse ne sera pas tenue. Son intention est sincère puisqu'elle n'hésite pas à rentrer au couvent pour se préparer à la vie de missionnaire. Jeannine croit ainsi à sa destinée et, dans la mesure où elle fait un choix qui exige un certain nombre de sacrifices sur le plan personnel, l'on ne peut donc pas dire d'elle qu'elle soit quelqu'un de superficiel. Par contre, cette décision peut sans doute s'expliquer par un caractère entier et impulsif qui la pousse à s'engager de manière peu réfléchie, sans prendre vraiment la mesure des conséquences réelles que ses choix impliquent. «C'est pas parce que tu as raté ta vie que tu dois foutre la mienne en l'air!»Jeannine répond à sa mère, irritée par son nouveau projet de rentrer à l'Académie. Elle vient de lui rappeler les priorités: se marier, fonder une famille, reprendre le magasin et «poursuivre tout ce qu'on a construit pour toi! On ne fait pas toujours ce qu'on veut... Il faut faire des choix dans la vie!», a-t-elle conclu. La réponse de Jeannine montre clairement que les priorités de sa mère ne sont pas du tout les siennes. Pour elle, ce destin tout tracé signifie une vie ratée. Cette scène nous permet de comprendre un peu mieux le personnage, qui cherche en réalité à fuir sa mère et tout ce que celle-ci attend d'elle. Le dialogue ne semble guère possible entre elles et ce n'est manifestement pas vers son père que Jeannine peut se tourner puisqu'il ne parle pas, sans doute moins parce qu'il n'a rien à dire que parce qu'il est totalement sous l'emprise de son épouse. Avec cette scène, on comprend que la première motivation de la jeune fille est d'abord d'échapper à la destinée fatale et oppressante qui est celle de bien des femmes à cette époque. On découvre par conséquent surtout ici une adolescente rebelle, soucieuse de s'émanciper en gardant en main les rennes de sa propre vie. «Je sais pas ce que je veux... Je voudrais être libre et en même temps je voudrais m'enfermer...»Ce sont les mots que Jeannine adresse au prêtre venu s'installer à côté d'elle à l'église, alors qu'elle s'y trouve seule. C'est dimanche, et l'on se souviendra qu'à ce moment-là, tout le monde attend la jeune fille pour le dîner, surtout Pierre, invité par sa mère qui voyait en lui un mari idéal. Par son absence au repas dominical et surtout l'affront fait à Pierre, Jeannine a donc franchi une sorte de cap irréversible. Cependant, elle est manifestement perdue et incapable d'identifier ce qu'elle cherche, tourmentée et en proie à des désirs apparemment contradictoires, comme ce souhait d'être à la fois libre et enfermée. Sur le plan de l'interprétation, on peut dire que ces paroles révèlent un profond mal de vivre, une sorte de lassitude d'avoir toujours à lutter contre les contraintes et en même temps, l'envie d'être prise en charge, d'échapper aux responsabilités et aux choix difficiles. C'est donc l'aspect fragile et désemparé du personnage qui émerge ici, une facette masquée jusqu'alors par une apparence rude et un caractère farouche. «De quoi on peut parler ici?»C'est ce que rétorque Jeannine à son père, qui lui demande pourquoi elle n'a rien dit. Celle-ci vient de descendre avec sa valise, annonçant sans préambule qu'elle quitte la maison pour entrer au couvent de Fichermont. Cette décision apparemment brutale laisse ses parents et Françoise complètement décontenancés. Les scènes précédentes ont montré qu'effectivement toute tentative de dialogue échoue au sein de cette famille dès lors que sont abordés des sujets sérieux comme les projets d'avenir de Jeannine, marginaux par rapport au destin classique d'une fille de boulanger. Partir en Afrique comme missionnaire, entrer à l'Académie pour y apprendre le dessin sont ainsi deux rêves que la mère de Jeannine a pris soin de tuer dans l'œuf par l'ironie et un retour forcé à la réalité prosaïque, sans chercher à comprendre ce que ces rêves révélaient de sa personnalité profonde et de ses aspirations. Même si sa mère a alors une réflexion qui pourrait paraître (relativement) juste pour qualifier l'attitude de Jeannine «Celles qui entrent au couvent, ce sont celles qui ont peur de la vie et des hommes» , celle-ci n'est pas du tout prête à l'entendre et encore moins à le comprendre. En plus du désarroi moral et de la solitude affective de Jeannine, cette scène vient par ailleurs confirmer son caractère influençable, déjà observé précédemment. Elle avait en effet exprimé son premier projet de partir pour l'Afrique juste après la séance d'information organisée par les scouts pour recruter les futurs missionnaires, puis son désir d'entrer à l'Académie peu de temps plus tard, après avoir accompagné Annie à un cours de dessin. De la même façon, elle prend ici la décision de s'engager dans les ordres très rapidement après son entrevue avec le prêtre à qui elle avait confié ses difficultés existentielles. On se souvient qu'il lui avait alors demandé si elle avait déjà pensé à Dieu, une solution qui, selon lui, permettait de concilier des états aussi éloignés que la liberté et l'enfermement. Les trois options de vie successives même si l'une (entrer au couvent) est fortement liée à l'autre (devenir missionnaire) révèlent ainsi une sorte d'état d'urgence, un besoin irrépressible de fuir le foyer familial. «Je croyais trouver un sens à ma vie... Tout ce que je fais ici n'a aucun sens! aucun.»Autorisée à participer aux travaux de réfection des locaux en vue du tournage d'un documentaire, Jeannine a dessiné des palmiers sur les murs. Elle s'adresse ici à la Mère Supérieure du couvent, qui l'a convoquée pour lui reprocher sa fantaisie. Pour justifier sa conduite, Jeannine invoque son besoin de s'exprimer. La Mère lui demande alors pourquoi elle est venue à Fichermont. La réponse qu'elle formule indique que son entrée au couvent résulte effectivement bien plus d'une quête de sens que d'un engagement religieux ferme et réfléchi. Sa conduite montre en effet qu'elle supporte mal l'autorité et les contraintes de la vie monastique. Elle ne comprend pas en quoi toutes ces règles d'austérité peuvent donner du sens à l'existence ni même préparer à la vie de missionnaire. Visiblement déçue et toujours en plein tourment existentiel, Jeannine n'a manifestement pas trouvé au couvent la liberté intérieure qu'était censé lui procurer l'enfermement monastique. La Mère Supérieure finit par entendre son mal être puisque, dans la scène suivante, la jeune femme découvre sur son lit la guitare confisquée à son arrivée. «Je ne sais plus ce qu'il faut faire... Je me sens tellement seule ici...»C'est à Annie que Jeannine, devenue Sœur Luc-Gabriel depuis qu'elle a prononcé ses vœux et Sœur Sourire pour les médias et fans de Dominique, confie au téléphone sa souffrance d'être coupée du monde extérieur. À la meute de journalistes amassés à la porte du couvent, elle a deviné et se voit alors confirmer que son disque est un tube. Se sentant lésée, elle en veut beaucoup aux autorités religieuses, et elle reproche avec véhémence à la maîtresse des novices de l'avoir privée de ce qu'elle estime être un succès personnel. Ainsi cette scène montre qu'en plus des difficultés à vivre les contraintes et règles de la vie monastique, Jeannine éprouve aussi des difficultés à en intégrer les valeurs (le renoncement, l'anonymat, l'humilité...). En réagissant de la sorte, elle exprime en quelque sorte une soif de reconnaissance, un besoin profond d'exister dans le monde, d'y occuper une place visible. En rapport avec ces aspirations égocentriques, le vedettariat représente une véritable tentation qui a pour effet d'accroître encore ses hésitations et ses doutes. «J'aimerais pouvoir me produire en public... [...] Ça me permettrait de créer une vraie relation avec les gens, même ceux pour qui la religion ne veut rien dire... la spiritualité peut quand même les toucher. Et puis vous savez, la scène, ça doit être incomparable!» La télévision américaine vient de débarquer à Fichermont pour rencontrer Jeannine, devenue aux États-Unis une star aussi célèbre et appréciée qu'Elvis Presley ou les Beatles. Elle prend le risque de faire cette déclaration dans le cadre de l'interview accordée à un journaliste, qui lui a demandé quels étaient ses projets. Cette déclaration inopinée face à des millions de téléspectateurs résonne comme un coup de tonnerre au couvent et la Mère Supérieure la prend aussitôt à part; elle lui reproche violemment d'aller trop loin et en profite pour lui demander des comptes à propos de sa chanson «La Pilule d'or», un texte qui a poussé Sœur Christine à la dénoncer parce qu'il s'inscrivait contre la philosophie et les valeurs de l'Église. Aussitôt Jeannine fait sa valise et quitte le couvent, bien décidée à tenter maintenant la chance que le star-système lui offre. Envie de gloire et besoin de reconnaissance amènent ainsi Jeannine à changer une fois de plus d'orientation, n'hésitant pas pour cela à couper les liens avec son proche entourage. «Tu m'as montré le chemin...»Prête à quitter le couvent, Jeannine vient se recueillir quelques instants à la chapelle, où les sœurs se trouvent déjà réunies. Se sentant coupable d'avoir trahi son amie, Sœur Christine s'approche d'elle pour lui présenter des excuses: elle ne voulait vraiment pas ça. La réponse que Jeannine formule montre qu'en réalité, l'attitude de Sœur Christine l'a aidée à mettre un terme à ses hésitations, à identifier clairement ses aspirations profondes, qu'elle n'osait ou ne voulait sans doute pas se révéler à elle-même. C'est un peu comme si elle venait d'avoir une sorte de révélation, une prise de conscience qui la porte à réaliser qu'intégrer l'ordre des Dominicains et devenir missionnaire en Afrique avaient été pour elle plus des opportunités concrètes d'échapper à tout prix à une destinée banale qu'une véritable vocation en soi, une sorte d'erreur commise dans l'empressement de fuir l'horizon bouché que lui offrait son milieu familial mais également l'ironie et le manque d'amour maternels. «Je ne peux pas t'aimer... J'y arrive pas... J'y arriverai jamais!»Cette phrase est prononcée dans le contexte d'une dispute qui oppose Jeannine et Annie, qui vient de perdre son emploi à cause d'un article paru dans la presse, article qui les décrit comme deux lesbiennes. Tandis que la situation plonge Annie dans la révolte et la colère, elle déstabilise profondément Jeannine, qui a du mal à accepter son identité sexuelle et donc, cette nouvelle image publique. Cette difficulté à reconnaître et à admettre son homosexualité la conduit alors à fuir et à faire une nouvelle fois sa valise. Indésirable au domicile familial, elle se retrouve seule dans une petite chambre d'hôtel où elle s'enfonce dans la déchéance, entre alcool et médicaments. Même Pierre, qui avait été le seul à s'être déplacé au couvent pour fêter la prononciation de ses vœux, est maintenant marié et n'a désormais plus de temps à lui consacrer. «C'est la première fois que je la chante... et je la dédie à toutes les femmes libres!»Jeannine parle de la Pilule d'or et s'adresse au public de Montréal, heureux et conquis par sa prestation. Un tel choix et cette dédicace à toutes les femmes libres s'inscrivent bien dans le climat d'émancipation féminine qui caractérise les années soixante. Ni Jeannine, ni son impresario ne se doutent alors qu'en chantant cette chanson sous sa véritable identité, elle va déclencher les foudres de l'Église et mettre ainsi en péril l'ensemble de sa tournée canadienne. C'est en effet ce qui se passe, et la tournée est annulée, acculant le duo à se produire dans des cabarets des bas-fonds afin de limiter les dégâts financiers. On perçoit ici dans l'attitude de Jeannine moins de la provocation ou un engagement politique au sens large qu'une certaine naïveté, un souci de chanter honnêtement ce qu'elle croit vrai et juste; c'est en effet avec beaucoup de désespoir et de sincérité qu'elle s'interroge alors sur les raisons qui font qu'elle n'est pas libre de chanter ce qu'elle veut. À cela, son impresario répond qu'elle peut chanter ce qu'elle veut, mais pas où elle veut. «Tu n'es pas libre... Tu ne seras jamais libre!», conclut-il, faisant allusion à l'image dont elle est désormais prisonnière. «J'ai suivi mon intuition... Alors, qu'est-ce que j'ai fait de mal? [...] Vous saviez vous, hein? que ça allait se terminer comme ça? [...] Pourquoi on m'aime plus? Pourquoi j'arrive pas à aimer?»Se sentant profondément seule et abandonnée de tous après l'échec de sa tournée au Canada, Jeannine entre dans le confessionnal où se trouve le prêtre rencontré juste avant sa décision de rentrer à Fichermont. Elle lui reproche les conseils qu'il lui a prodigués à cette époque et le rend responsable de ce qui lui est arrivé, constatant que l'intuition ne l'a menée qu'à une suite d'échecs. La réponse que lui adresse le prêtre l'oblige alors à réfléchir sur elle-même: «C'est toi qui as choisi d'entrer au couvent. C'est toi qui as choisi d'en partir, de mener la vie que tu voulais... Je trouve ça fort, moi! Tu as suivi ton cœur... Et maintenant, qu'est-ce qui t'empêche d'aimer?». Acculée par cette question à laquelle elle se trouve incapable de répondre, Jeannine est amenée à prendre conscience que ce sont en réalité ses propres inhibitions qui représentent le principal obstacle à son bonheur et à son épanouissement personnel. La séquence qui suit cette réplique celle du suicide s'ouvre d'ailleurs sur l'image de son retour à la maison qu'elle partageait avec Annie, comme si elle acceptait enfin l'amour que lui témoigne son amie d'enfance et surtout l'attirance (amoureuse, physique, sexuelle) qu'elle-même éprouve à son égard. «Je suis partie avec Annie dans l'Amour et la Paix. J'ai toujours eu du mal à tenir mes promesses, tu le sais bien. Mais je suis sûre que tu réaliseras notre rêve en Afrique. Les gens viendront vers toi pour ce que tu es. Et promets-moi une chose: ne renonce à rien! Suis ton intuition...»Ces mots sont extraits d'une lettre posthume adressée à Françoise, dont on entend le contenu en off, sur les images d'épilogue montrant la jeune femme s'occupant d'enfants dans une mission en Afrique. Cette situation, qui fait allusion à la promesse faite par Jeannine au début du film, évoque l'idée de continuité, un peu comme si la constance, la sérénité et la détermination de Françoise venait mettre en évidence, par effet de contraste, les ruptures, les souffrances et la versatilité qui marquent son propre parcours. Par ailleurs, de manière un peu étonnante, ces dernières paroles réaffirment le conseil de «suivre son intuition» qu'elle avait reçu du prêtre avant de s'engager au couvent, conseil qu'elle lui avait ensuite vivement reproché après les nombreux revers essuyés au cours de sa vie. Le nouveau point de vue qu'elle exprime à propos de l'intuition montre que sa dernière conversation avec lui a eu un réel impact sur sa conduite et qu'elle a enfin compris ce qu'il cherchait alors à exprimer. Formuler l'idée que «les gens viendront vers [elle] pour ce que [elle est]», c'est, en d'autres termes, inviter Françoise à rester elle-même sans chercher à camoufler sa véritable identité derrière un personnage peut-être plus séduisant mais fabriqué et donc susceptible de disparaître en laissant un vide immense. C'est sans doute là la leçon la plus importante vivre en accord avec soi-même pour avoir des relations saines et sereines avec les autres qu'elle tire de toutes ses expériences négatives et qu'elle cherche à transmettre à sa cousine avant de se suicider. |