Extrait du dossier pédagogique
réalisé par les Grignoux et consacré au dessin animé
Les Nouvelles Aventures de la Petite Taupe
de Zdenek Miler, Tchécoslovaquie, 1968 à 1975, 51 mn
Cette sélection de films comprend les courts métrages suivants : La petite taupe et la radio (1968, 9 mn 10), La petite taupe au zoo (1969, 7 mn), La petite taupe et le bulldozer (1975, 6 mn 23), La petite taupe et le hérisson (1970, 9 mn 51), La petite taupe et le téléphone (1974, 6 mn 23), La petite taupe et les allumettes (1974, 6 mn 12), La petite taupe photographe (1975, 6 mn 34)
Le dossier pédagogique dont on trouvera un extrait ci-dessous s'adresse aux enseignants du maternel qui verront le film Les Nouvelles Aventures de la Petite Taupe avec leurs élèves (entre deux et cinq ans environ). Il contient plusieurs animations qui pourront être rapidement mises en oeuvre en classe après la vision du film.
Au cours de ses aventures, la Petite Taupe trouve toutes sortes d'objets dont elle ne connaît pas l'usage: un poste de radio, un téléphone, un appareil photographique, un bulldozer, une boîte d'allumettes...; lorsqu'elle émerge de terre et qu'elle se retrouve au zoo, elle rencontre aussi des animaux qu'elle n'a jamais vus: un éléphant, un pélican, une autruche, un lion... Enfin, quand elle se lance à la recherche du hérisson avec la souris, elles pénètrent dans une école et se retrouvent dans la classe où se donnent les cours de biologie; à leur grand étonnement, elles y observent un squelette humain, des insectes épinglés au mur et plusieurs animaux empaillés (qui laissent entre autres présager du terrible sort réservé à leur ami).
Toutes ces découvertes pourraient facilement compter parmi celles que font régulièrement les jeunes enfants de l'enseignement maternel; plus largement, elles apparaissent comme une occasion idéale d'aborder très simplement des notions comme le temps qui passe à travers les objets montrés dans le film, qui ne ressemblent que de loin à leurs équivalents modernes, à travers aussi les transformations de l'espace qui s'opèrent suite aux travaux d'urbanisation , les animaux et leur répartition dans l'espace, ou encore la vie et la mort.
Pour explorer ces thèmes, nous proposons autant de petits ateliers-découverte où chaque enfant pourra partager ses propres connaissances avec les autres élèves. Avec les plus jeunes, l'enseignant pourra se limiter à un seul de ces ateliers, qui sera choisi en fonction du thème qui a spontanément le plus retenu leur attention. L'objectif général de cette activité sera moins d'apporter un lot d'informations supplémentaires que de réfléchir ensemble sur les découvertes effectuées grâce au film.
Dans les Nouvelles Aventures de la Petite Taupe, nous rencontrons toutes sortes d'animaux: des lapins, des oiseaux, une abeille (ou un bourdon...), des hiboux, des grenouilles, un hérisson, un chat, un pélican, un éléphant, une autruche, un lion, et puis bien sûr la Petite Taupe et son amie la souris.
Aidons les enfants à dresser une liste de ces animaux en faisant appel à leurs souvenirs des situations où ils apparaissent, éventuellement en évoquant l'une ou l'autre de leurs particularités physiques. Présentons-leur ensuite des photographies qui les représentent «en vrai»: peut-on reconnaître les animaux en se souvenant de leurs portraits dressés dans le film? grâce à quels détails peut-on les reconnaître?
C'est ici l'occasion de mettre en évidence des traits comme:
Toutes ces caractéristiques visuelles sont donc pour les tout-petits des points de repère importants pour apprendre à reconnaître un animal. On remarquera ici que la taupe est certainement l'animal qu'ils identifient le moins bien parce que non seulement ils n'ont sans doute jamais eu l'occasion d'un observer une de près mais aussi parce que, contrairement aux autres animaux, elle ne ressemble pas au personnage du dessin animé. En effet, dans la réalité, la taupe a deux yeux minuscules presque entièrement cachés dans son pelage; à l'inverse, dans les courts métrages, ses deux yeux immenses et bien visibles constituent sa caractéristique principale.
De la même façon, on n'observe pas non plus dans les Nouvelles Aventures de la Petite Taupe les longues griffes dont sont munis les doigts qui prolongent ses larges et courtes pattes. Il sera donc important de s'attarder un peu plus longuement à la description de ce petit animal, en s'attachant à comparer les deux portraits.
Si les enfants se posent des questions à propos de ce manque de ressemblance, l'instituteur ou l'institutrice pourra profiter de l'occasion pour leur expliquer que dans le dessin animé, la Petite Taupe est l'héroïne, le personnage principal de toutes les histoires et que le réalisateur a voulu nous la rendre familière et sympathique en la faisant ressembler plus à un petit enfant qu'à une vraie taupe: comme nous, elle se tient debout sur ses «pieds», se sert de ses «mains» pour prendre et fabriquer des objets, pour travailler à son jardin, pour prendre des photos, allumer la radio...
Sur un autre plan, soulignons que parmi ces animaux, il y a ceux que les enfants connaissent bien pour en avoir déjà vus (un chat, une abeille, un oiseau, un lapin...), d'autres qu'ils ont peut-être eu la chance d'apercevoir par hasard (une souris) ou dans la nature s'ils ont l'habitude de s'y promener avec leurs parents ou avec la classe (une grenouille, un hérisson...), et d'autres enfin qu'ils n'ont jamais vus «en vrai» à moins d'avoir déjà visité un zoo (un lion, un éléphant...), un parc animalier (une autruche...) ou un pays lointain où ces derniers vivent à l'état sauvage.
On terminera donc cette première approche des animaux en évoquant le milieu où ils vivent, avec l'objectif d'amener les enfants à travailler leur représentation de l'espace en élargissant la perception qu'ils ont du monde; on les aidera ainsi à prendre conscience qu'il y a sur terre des régions très diverses et fort éloignées les unes des autres et que ces régions abritent des espèces animales (et végétales) également différentes en fonction du relief, du climat, de leur position sur la terre...
Cela veut dire deux choses importantes: la première, c'est qu'il y a des animaux qu'on est certain de ne jamais croiser en liberté dans nos campagnes parce qu'ils vivent beaucoup trop loin; et la seconde, c'est qu'on a créé des endroits spéciaux appelés «zoos» pour accueillir et faire découvrir quelques spécimens de ces populations animales qui, à l'état sauvage, vivent dans d'autres milieux. Bien entendu, la population des zoos varie en fonction des régions qui les accueillent, et l'on n'y trouvera pas toujours les mêmes animaux selon que le zoo se trouve en Europe, en Afrique ou en Asie par exemple.
Imaginer quelques animaux de chez nous qu'on pourrait trouver en se promenant dans le zoo d'un pays lointain où il fait très chaud ou très froid.
Nous suggérons ici de faire appel aux parents pour apporter en classe l'un ou l'autre objet ancien gardé à la maison: un vieux téléphone, un vieil appareil photographique, un vieux poste de radio... L'enseignant lui-même veillera à s'en procurer au moins un, le plus facile à trouver étant sans doute un ancien appareil photo. Quoi qu'il en soit, toutes les «antiquités» seront les bienvenues dans le cadre de cet atelier.
En parallèle, rassemblons quelques objets modernes équivalents: un appareil numérique, une radio digitale, un téléphone portable multifonctions (qui permet de téléphoner mais aussi souvent de prendre des photos ou même d'écouter la radio...)
L'objectif de l'atelier sera de prendre la mesure du temps qui passe à la lumière d'une comparaison simple entre ces objets, dont l'apparence s'est profondément modifiée en l'espace de quelques décennies. La présence des objets concrets dans la classe permettra aux enfants de procéder à diverses manipulations qui devraient rendre l'activité à la fois attractive et productive sur le plan de la comparaison.
Si plusieurs objets ont été apportés en classe, apparions-les au préalable et attachons-nous à une seule paire à la fois. Pour chaque paire d'objets constituée (un ancien et son équivalent récent), répondons aux questions que les enfants posent spontanément à propos de leur fonctionnement et de leur utilisation et invitons-les à remarquer les caractéristiques qui les différencient d'un point de vue visuel (en ce qui concerne la taille, la matière, éventuellement la couleur ainsi que les détails visibles de leur mécanisme) mais aussi en terme de poids: quel est le plus lourd?
On devrait pouvoir obtenir des enfants les observations suivantes:
Que l'on se soit intéressé à un, deux ou trois objet(s), les observations effectuées ensemble conduiront les jeunes enfants à prendre conscience que les objets de notre vie quotidienne n'ont pas toujours été tels qu'ils sont aujourd'hui; bien sûr, ce n'est pas le cas de tous les objets et une tasse, un verre, une assiette ou une chaise restent sensiblement identiques d'une époque à l'autre; on précisera donc que toutes ces transformations concernent principalement les appareils qui servent à produire ou reproduire quelque chose (des sons, des images, de la communication à distance...). On aura relevé notamment que les appareils comme le téléphone, l'appareil photo ou la radio, autrefois lourds, encombrants, souvent plus lents et beaucoup moins faciles à utiliser qu'aujourd'hui, ont subi beaucoup d'améliorations entre l'époque où nos grands-parents s'en servaient et la nôtre.
Concevoir un coin musée dans la classe où pourront être exposés toutes sortes d'objets anciens trouvés avec l'aide des parents, voisins, connaissances; faire des élèves autant de petits «guides» capables d'expliquer à quoi servaient ces objets.