Extrait du dossier pédagogique
réalisé par les Grignoux et consacré au film
Fabuleuses Fabulettes
un programme de courts métrages d'animation
de Fabrice Luang-Vija, Heikki Prepula, Cécilia Marreiros-Marum, J. Locher et T. Hinke
Belgique - France, Finlande, Allemagne, 2001 - 2005, 40 mn
Le dossier pédagogique dont on trouvera un extrait ci-dessous s'adresse aux enseignants du maternel qui verront le programme Fabuleuses Fabulettes avec leurs élèves (entre trois et cinq ans environ). Il contient plusieurs animations qui pourront être rapidement mises en œuvre en classe après la vision du film.
Les élèves qui débutent à l'école maternelle peuvent difficilement organiser leurs souvenirs de façon élaborée. Même une tâche comme se remémorer le nombre de fabulettes peut devenir pour eux un exercice compliqué s'ils ne disposent pas d'un support concret. De plus, les six Fables en délire, qui reviennent au début et à la fin du programme, se ressemblent par les animaux mis en scène (l'éléphant, le lion, le cochon, la vache, le loup et le renard), des décors invariables (la jungle, la forêt et les prairies qui entourent la ferme), des situations analogues (des chamailleries absurdes entre trois de ces six animaux), un même humour délirant ainsi qu'un procédé de mise en scène identique (la loterie), et se prêtent par conséquent mal à un exercice de remémoration axé sur la distinction de ces historiettes. L'enseignant évitera donc de poser des questions trop précises aux enfants et rappellera lui-même un certain nombre de détails importants pour se souvenir des films vus ensemble au cinéma.
Mais au préalable, demandons aux petits spectateurs s'ils ont remarqué qu'il y avait plusieurs histoires en leur posant une question toute simple: les images affichées au mur font-elles partie d'une seule histoire? Retenons tout ce qui sera verbalisé et trions au fur et à mesure les illustrations en différents tas selon les courts-métrages auxquels elles appartiennent: on remarquera alors ensemble qu'il y a l'histoire avec les boucs et le monstre caché sous le pont, celle avec les oiseaux, celle avec les petits hérissons...
Répartissons ensuite les illustrations restantes en fonction des différents courts-métrages identifiés [ces images ne sont pas disponsibles sur cette page web mais seulement dans le dossier imprimé]. Pour cette activité, on pourra considérer que les Fables en délire, présentées en deux blocs distincts, forment un seul ensemble de six historiettes, dont le titre annonce à chaque fois les animaux mis en scène.
Une fois cette particularité générale mise en évidence — il y a plusieurs petites histoires qui se suivent —, l'enseignant aidera les enfants à distinguer les fables en délire en leur donnant six «clefs», autrement dit des éléments qui permettent de les différencier, de se les remémorer plus facilement et d'en verbaliser à chaque fois le contenu en quelques mots:
Le renard est amoureux de la vache, qui est amoureuse de l'éléphant, qui rêve lui-même d'une poule. Le renard offre des fleurs à la vache, qui, elle, se déguise en éléphant puis en poule pour plaire au pachyderme. Mais tout ça ne marche pas!
Le loup et le lion préparent des brochettes mais c'est le cochon qui les avale toutes! A la fin, il a tellement avalé de picots que les pointes lui trouent la peau et qu'il éclate. Tous les picots vont se planter dans le corps du loup et du lion qui se trouvent près de lui!
Le renard trait la vache, puis verse le lait dans une cruche; le lion en profite pour jeter des fruits dedans et boire de bons milkshakes. Pour surveiller la cruche, le renard a l'idée de la relier directement au pis de la vache par un tuyau d'arrosage; et dès que la cruche est pleine, il va en verser le contenu dans la gueule de la vache, qui finit par exploser! Tout le monde nage dans un océan de lait...
Un nuage s'amuse à taquiner les animaux en déversant sur eux de la pluie, puis de la neige et enfin de la grêle; la vache n'arrive plus à brouter en paix et le feu du loup s'éteint; le lion, lui, en profite pour prendre une douche... Alors qu'ils sont tous les trois frigorifiés, la foudre s'abat sur eux et les réduit en petits tas de cendres!
Le renard et le lion se disputent pour conserver la marmite où le renard a placé la pâtée volée au cochon et les légumes arrachés dans le potager de la ferme; le lion, lui, aimerait faire mijoter le cochon, qui s'est jeté à l'intérieur de la casserole pour continuer son repas. Pour arriver à leurs fins, les deux animaux utilisent l'auge du cochon pour se déplacer dans les airs; finalement, tous les trois se retrouvent enterrés, prisonniers du chaudron retourné sur le sol!
Pendant la nuit, les animaux dorment et font des rêves: la vache s'admire dans le miroir, le loup compte les moutons, l'éléphant regarde danser la poule, son amoureuse... Tous les rêves vont finir par entrer en collision et se chamailler. La vache et le loup vont même se livrer un combat impitoyable! Le matin, les trois animaux, entassés les uns sur les autres, disparaissent dans la gueule du lion devenu énorme, ce qui énerve le cochon, rouge de colère et plus énorme encore!
*
Les autres récits, très différents les uns des autres, seront sans doute plus faciles à distinguer: dans le premier, trois boucs veulent traverser une rivière; pour franchir le pont, ils doivent piéger un monstre qui souhaite les manger. Dans le troisième, des oisillons essayent de se débarrasser d'un drôle d'oiseau à hélices qui les ennuie avec ses pales... L'histoire de Lunolin, en revanche, présente une complexité plus importante au moins pour deux raisons. D'abord, les images qui se succèdent sont multiples et découpées.
Si, en tant que spectateurs adultes, nous sommes en mesure d'apprécier ce procédé original, pour de petits enfants de maternelle, il nécessite en revanche un travail de reconstitution mentale de l'image qui peut ralentir son décryptage et donc, entraver la compréhension de certaines situations. Par ailleurs, la fable mise en scène illustre un thème abstrait et général — l'éveil à l'autre, l'attachement, la séparation... — qui donne sa cohérence au récit mais qui restera sans doute imperceptible en tant que tel pour les enfants. Ce court-métrage nécessitera donc plus que les autres une intervention de l'enseignant pour les aider à comprendre l'aventure qui arrive au «petit naturaliste».