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Extrait du dossier pédagogique
réalisé par les Grignoux et consacré au film
Azur et Asmar
de Michel Ocelot
France, 2006, 1 h 39

Le dossier pédagogique dont on trouvera un extrait ci-dessous s'adresse aux enseignants du primaire qui verront le film Azur et Asmar avec leurs élèves (entre six et onze ans environ). Il contient plusieurs animations qui pourront être rapidement mises en œuvre en classe après la vision du film.

La symétrie: effet esthétique et interprétation morale

Objectifs

  • Découvrir, expérimenter, apprécier le principe de la symétrie
  • Passer de l'observation à l'interprétation

Méthode

  • Observer des images symétriques; décrire ce qu'elles ont de particulier; construire des représentations symétriques
  • Utiliser ses nouvelles connaissances pour aborder Azur et Asmar sous l'angle de la symétrie: les élèves ont-ils remarqué dans le film des images qui répondent à ce principe-là?
  • Observer et comparer quelques images du film; apprécier l'effet esthétique
  • Étendre le principe à d'autres aspects de Azur et Asmar: les personnages, des motifs ou des situations qui se répètent, qui se ressemblent ou qui s'opposent
  • Réfléchir ensemble sur la signification morale de l'utilisation de ce procédé: en quoi participe-t-il au message du film? Quel est ce message?

Commentaire

D'après le Petit Robert, la symétrie désigne «la correspondance exacte en forme, taille et position de parties opposées; la distribution régulière de parties, d'objets semblables de part et d'autre d'un axe, autour d'un centre.». On parle ainsi de la symétrie des deux ailes d'un château, de parterres séparés par une allée centrale, de vases disposés avec symétrie... Cette notion désigne aussi la ressemblance, la similitude entre deux moitiés d'une même chose (d'un bâtiment, d'un vêtement, d'un ornement...), et par extension entre deux ou plusieurs situations ou phénomènes.

Dans Azur et Asmar, l'application de ce principe-là s'observe à plusieurs niveaux: les décors, les personnages, les situations... Au-delà de l'effet esthétique (équilibre, harmonie...) que l'on peut ou non apprécier, la symétrie permet aussi de mettre en évidence une valeur importante véhiculée par le film (l'égalité entre les hommes, quelles que soient leurs différences, la nécessité pour tous d'être traités avec équité...).

L'activité commencera par l'observation attentive d'images représentant des motifs symétriques (dont l'enseignant apportera quelques exemplaires en classe): ces images, qui se ressemblent très fort, montrent-elles des choses tout-à-fait identiques? qu'ont-elles de particulier? connaît-on des situations banales de la vie quotidienne où on est confronté à des images parfaitement symétriques (comme son propre reflet dans le miroir, dans une vitre ou sur une nappe d'eau)?

On peut encore observer directement les ailes d'un papillon ou d'un oiseau, la reproduction d'un squelette humain... Enfin les enfants s'amuseront à produire une représentation symétrique à l'aide d'une technique simple comme le découpage d'une forme quelconque dans la double épaisseur d'une feuille pliée en deux, tout autour de l'axe de pliage, ou comme la tache de peinture dans une feuille pliée en deux. Lorsqu'on déplie la feuille (ou ce qu'il en reste s'il s'agit d'un découpage), une forme symétrique apparaît.

Aux plus grands, on pourra apprendre à reproduire de façon symétrique une forme simple, de l'autre côté d'un axe préalablement tracé. Pour cet exercice qui requiert de la précision, nous suggérons que les enfants utilisent du papier quadrillé. De cette manière, chaque point de la figure sera plus facilement reporté de l'autre côté de l'axe (dessiné verticalement ou horizontalement), à égale distance de cet axe. Pour faire apparaître la figure, il suffira ensuite de relier les points par des traits.

Une fois le principe maîtrisé, l'enseignant reviendra sur le film en expliquant que, dans Azur et Asmar, on peut trouver de nombreux exemples d'images ou de motifs symétriques. Il demandera aux enfants s'ils se souviennent de l'un ou l'autre de ces exemples, puis il disposera quelques images du film sur une table de la classe. Il s'agira surtout ici d'apprécier les images: est-ce que ce sont de belles images? quels sont les effets produits par la symétrie? y a-t-il des images qui présentent des motifs qui ne sont pas tout-à-fait symétriques? qu'est-ce qu'il y a de différent dans les deux parties de l'image? autrement dit, qu'est-ce qui vient «briser» la symétrie? pourquoi Michel Ocelot a-t-il procédé de cette façon?

Après avoir donné l'occasion aux élèves d'exprimer librement leurs goûts et impressions au cours de cette phase d'appréciation esthétique, on élargira l'approche de la symétrie à d'autres aspects du film comme les personnages, les décors ou des situations particulières. Invités une nouvelle fois à travailler leurs souvenirs, les enfants ne manqueront sans doute pas de citer l'exemple d'Azur et Asmar, deux personnages à la morphologie et aux traits presque identiques, qui se distinguent l'un de l'autre surtout par la couleur de la peau, des cheveux et des yeux. Leurs noms commencent et se terminent par la même lettre, chacun de ces deux noms a une origine arabe et a trait a une couleur propre au personnage qu'il désigne: azur signifie «bleu clair» et asmar veut dire «teint basané». De manière moins évidente, d'autres observations pourront cependant encore être faites, qui permettront principalement d'établir des équivalences (ou analogies, ou ressemblances...) entre civilisation occidentale et civilisation arabo-musulmane, sur le même mode que le parcours «symétriquement» commenté de Crapoux.

Sans les développer, voici quelques paires que l'on peut citer:

  • la fée des Djinns / la fée des Elfes
  • le palais de la princesse Shamsous Sabah / le château du père d'Azur
  • la langue arabe / la langue française
  • les espaces déserts et montagneux / les campagnes vertes et fleuries
  • l'apprentissage des bonnes manières, qui se retrouve dans l'éducation de la princesse et dans celle d'Azur
  • e précepteur de la princesse / le précepteur d'Azur

L'on en viendra enfin aux situations qui entretiennent un rapport symétrique, dans ce qu'elles ont à la fois d'analogique et d'opposé. On demandera ici aux élèves d'être particulièrement attentifs à la façon dont évoluent les trois personnages principaux au cours du film. Une discussion avec l'ensemble de la classe devrait permettre de remarquer quelque chose d'important: chacun de ces trois personnages se retrouve, à une époque de sa vie, en état de «supériorité» et d'«infériorité» selon sa condition d'immigré ou d'indigène: Azur, fils de seigneur en Occident, n'est plus qu'un pauvre vagabond au Maghreb jusqu'à ce qu'il retrouve Jenane, sa nourrice. Celle-ci, domestique dénuée de tout droit et de tout bien en Occident devient une puissante et riche marchande au Maghreb. Son fils Asmar, qui a vécu sans instruction, dans l'isolement, la pauvreté et le rejet dans la première partie de sa vie, a acquis un rang social de l'autre côté de la mer. Il y est devenu un jeune homme riche et sûr de lui, à la limite de l'arrogance.


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