Extrait du dossier pédagogique
réalisé par les Grignoux et consacré au film
Le Chien jaune de Mongolie
de Byambasuren Davaa
Allemagne/Mongolie, 2005,1h33
Le dossier pédagogique dont on trouvera un extrait ci-dessous s'adresse aux enseignants du primaire qui verront le film Le Chien jaune de Mongolie avec leurs élèves (entre huit et onze ans environ). Il contient plusieurs animations qui pourront être rapidement mises en œuvre en classe après la vision du film.
Le Chien jaune de Mongolie se signale par une évidente dimension documentaire: il sera donc intéressant d'interroger les jeunes spectateurs, après la projection du film, sur les informations qu'ils auront retirées de leur vision. Ce sera l'occasion d'expliciter par la discussion certains aspects du film qui auront pu passer inaperçus, et qui différencient de façon profonde le mode de vie nomade des populations mongoles et le nôtre (l'on considère ici que le film sera vu par des jeunes spectateurs appartenant aux sociétés post-industrielles occidentales).
L'on pourra commencer l'animation par une série de questions à poser à l'ensemble du groupe. Ainsi:
Quelques réponses en bref1. Nansal revient de l'école qui doit être dans un centre urbain où elle est sans doute restée en pension pendant plusieurs mois. Elle retourne donc sans doute pour les vacances dans sa famille. Signalons que le taux d'alphabétisation est aujourd'hui de 98% en Mongolie, ce qui implique vraisemblablement que même les nomades sont scolarisés, comme on le voit dans le film. 2. Le film montre bien que les nomades ne vivent pas en autarcie mais font des échanges avec la ville: ils vivent sans doute de leurs ressources propres et on les voit notamment consommer du lait et des produits laitiers qu'ils tirent de leurs brebis; mais l'on constate aussi que le père va vendre à la ville des peaux de moutons qui lui permettent d'acheter quelques produits comme un poêlon en plastique et une lampe de poche. Il possède également une vieille mobylette, et la mère utilise une machine à coudre qu'elle n'a pas pu fabriquer elle-même. Ainsi, s'ils produisent une partie des biens dont ils ont besoin, ils vivent aussi de la vente de certains de leurs produits. 3. La maman de Nansal l'envoie ramasser des... bouses séchées qui servent ensuite de combustible. Cette pratique n'est pas exceptionnelle et est répandue dans de nombreux pays. Il faut savoir que des ruminants comme les vaches produisent en général une douzaine de bouses par jour, ce qui représente environ quatre kilos. Pour pouvoir être utilisées comme combustible, il faut cependant que ces bouses soient séchées, ce qui n'est possible que dans des régions au climat sec comme la Mongolie. En outre, le choix de ce combustible s'explique par l'absence de bois. L'on constate en effet facilement que la steppe est seulement recouverte d'herbes et qu'aucun arbre n'y pousse. Le bois est donc en Mongolie une matière rare qui est réservée à des usages limités: il sert notamment à la construction des charpentes des yourtes et des chariots. 4. Pendant la nuit, des loups attaquent le troupeau de la famille et tuent deux moutons. Mais on ne voit pas les loups. Lors d'une discussion avec les chasseurs, le père affirme que les loups sont de plus en plus nombreux et signale par ailleurs que de nombreux nomades abandonnent leurs chiens lorsqu'ils vont s'établir en ville: ces chiens devenus errants se mêlent alors avec les loups et attaquent à leur tour les troupeaux. Il est donc difficile de dire si ce sont bien des loups qui ont attaqué le troupeau. On comprend par ailleurs que la région est victime d'un déséquilibre écologique: la diminution du nombre de nomades rend sans doute les loups plus audacieux ou les pousse à s'attaquer aux quelques troupeaux qui restent; aux loups s'ajoutent les chiens errants qui se transforment eux aussi en prédateurs; enfin, il y a sans doute moins de chasseurs puisque la population se concentre dans les villes. 5. Le déplacement des yourtes fait partie de la vie nomade: les pâturages sont devenus vraisemblablement insuffisants pour les troupeaux, et la famille se déplace vers un autre endroit où les animaux trouveront de nouveaux pâturages. Il semblerait par ailleurs que le déplacement soit lié au changement de saison: au moment du départ, le père remercie en effet la région de Khangaï de les avoir accueillis pour l'été. Il est donc vraisemblable que la famille passe l'hiver dans une région moins rude. 6. On ne voit pas exactement le rôle de l'éolienne, mais on peut penser qu'elle sert à alimenter une batterie qui alimente à son tour la seule lampe électrique qui éclaire la yourte. 7. On a vu que les bouses servent de combustible, mais, bien sèches, elles peuvent également être utilisées comme jouets: Nansal construit ainsi une «maison de la ville» qui comporte plusieurs étages. C'est le nombre d'étages qui l'a étonnée là-bas et qu'elle veut montrer à ses frère et sœur. Un peu plus tard, sa sœur demandera à sa mère si c'est vrai qu'en ville on peut faire ses besoins dans les maisons! 8. Il s'agit certainement d'un rituel magique destiné à préserver le père lors de son voyage en ville, un peu de la même façon que nous souhaitons «bon voyage!» à quelqu'un qui s'en va. 9. Tout le monde sait que le fromage est fabriqué avec du lait. Mais comment cela se déroule-t-il exactement? On commence par ajouter un peu de présure (une substance tirée de l'estomac des jeunes ruminants) au lait légèrement chauffé; le lait va alors coaguler et se transformer de façon irréversible en une pâte semi-solide, blanchâtre, baignée d'un liquide plus clair (le sérum ou petit-lait). La pâte qu'on appelle le caillé va être séparée du liquide et devenir le fromage proprement dit. Très souvent, les fromages sont placés dans des moules et sont pressés mécaniquement pour en extraire un maximum de sérum: c'est évidemment ce que fait la maman de Nansal qui place le fromage en-dessous de la roue de la charrette. Elle obtient ainsi un fromage à pâte dure qu'elle va ensuite découper et mettre à sécher dans la yourte. 10. Lorsqu'elle doit accompagner les moutons au pâturage, Nansal se retrouve dans une vaste plaine herbeuse pratiquement sans aucun point de repère: elle doit donc se guider par rapport au sommet d'une des montagnes environnantes. L'espace où vit Nansal est très différent du nôtre: c'est une steppe immense, relativement uniforme, où l'on peut parcourir de nombreux kilomètres sans changement de paysage ni habitations significatives. Etc. |