Une réalisation remarquable

La beauté des images

Les images filmées par Marie Pérennou et Claude Nuridsany sont assez exceptionnelles. Plusieurs d'entre elles sont reproduites dans ce dossier [ces images ne sont pas reproduites sur cette page WEB mais seulement dans le dossier imprimé].
Invitons les jeunes spectateurs à s'intéresser à leur dimension esthétique.

Dans un premier temps, menons une discussion en grand groupe sur la beauté de ces images, avec des questions telles que:

• Peut-on dire que ces images sont belles?
• Sont-elles exceptionnelles ou rares?
• Aimerait-on les encadrer et les exposer ou en garnir les murs de la classe?
• Pourrait-on réaliser soi-même des images de ce genre avec un appareil photo «normal»?
• etc.

Invitons ensuite chaque participant à choisir une de ces images. Il commente ensuite son choix. Qu'est-ce que cette image a de spécial pour lui? Les autres participants peuvent poser des questions sur le choix de cette image.

Enfin, proposons à chaque participant de produire quelque chose de personnel et en rapport avec l'image qu'il a choisie. Cela peut être un dessin, une peinture ou un collage à mettre en parallèle, ou encore un texte ou tout autre forme d'expression, qui entre «en dialogue» avec l'image choisie.

(Si les idées ne surgissent pas spontanément, un moyen d'en susciter consiste à se demander «à quoi ça ressemble». On peut alors mettre en parallèle de l'image choisie une photo ou un dessin de l'objet auquel fait penser la photo... Par exemple, de la dentelle en parallèle avec la feuille en décomposition; un extraterrestre en dialogue avec le jeune triton...)

L'environnement sonore

L'«emballage sonore» du film est assez remarquable. Les réalisateurs ont fait appel au compositeur Bruno Coulais pour concevoir la musique qui accompagnerait les images. Mais la musique n'est pas le seul accompagnement sonore du film. De nombreux sons ont été créés par Laurent Quaglio pour le film.

Demandons aux jeunes spectateurs s'ils ont remarqué des utilisations originales du son dans le film. Demandons-leur ensuite quel effet produit cette association image-son, quelle réflexion elle suscite peut-être...

Quelques exemplesd'utilisation originale du son :

• On entend des bruits de cour de récréation sur des images de spermatozoïdes.
• On entend les mêmes bruits de cour de récré mais assourdis sur les images d'un fœtus humain
• Le son produit par l'allumette qui craque est amplifié
• On entend diverses percussions sur les images d'animaux qui se déplacent (sauterelles, crabes, mille-pattes...)
• Le son produit par les pas de la tortue géante est amplifié
• On entend une musique de cordes pincées sur les images des araignées sur leur fil (le son correspond aux pas de l'araignée)
• On entend un gong qui produit un son grave sur les images d'ombromanie qui figurent un animal qui en dévore un autre

Le montage

Le montage est l'opération qui consiste à assembler les plans d'un film, c'est-à-dire, les suites d'images enregistrées sans interruption par la caméra. Dans Genesis, on voit régulièrement des images du griot en alternance avec des images d'animaux ou de la terre. La manière d'assembler ces images, de faire suivre telle image par telle autre est assez originale. Demandons aux jeunes spectateurs s'ils se souviennent d'exemples de montage originaux. Demandons-leur ensuite quel effet produit ce montage, quelle réflexion il suscite peut-être...

Quelques exemplesde montage originaux :

• La flamme de l'allumette «se transforme» en une nuée qui représente l'univers en expansion
• Les images d'un rond de fumée sont suivies par celles d'une méduse
• Le griot fait un geste d'appel; l'image suivante montre un crabe qui fait le même geste avec sa grosse pince
• L'eau dans le chaudron, vue de haut, est «remplacée» par une peau de tambour, sur laquelle jouent les doigts du conteur
• Des images de veines et d'autres vaisseaux du corps sont montrées en alternance avec des images de fleuve

Commentaire

On pourrait dire de certains de ces exemples de montage qu'ils sont métaphoriques. Ils induisent une comparaison implicite entre des choses différentes: les vaisseaux sanguins et les fleuves, les gestes des humains et les gestes des animaux. Le montage du film participe donc à visualiser des idées: établir un lien entre le très grand et le très petit, entre le monde humain et le monde animal, etc.

De la même manière, l'eau du chaudron (qui évoque «la soupe chaude de nos origines») se transforme en peau de tambour (qui évoque le battement du cœur): ce montage-là fait un résumé formidable de la naissance de la vie.