Extrait du dossier pédagogique
réalisé par les Grignoux
et consacré au film
Newcastle Boys - Purely Belter
de Mark Herman
Grande-Bretagne, 2000, 1h47
Le dossier pédagogique dont on trouvera un court extrait ci-dessous s'adresse aux enseignants du secondaire qui verront le film Newcastle Boys (Purely Belter) avec leurs élèves (entre onze et quinze ans environ). Ils contient plusieurs animations qui pourront être rapidement mises en oeuvre en classe après la vision du film.
Cette activité se déroulera en petits groupes de travail. Au-delà d'un simple effort de remémoration, elle amènera les élèves à développer une analyse du «climat» des différentes périodes du film et du sens global qui en découle. Comme support à l'exercice, ceux-ci disposeront des observations qu'ils ont relevées directement après la vision du film (voir la fiche pour l'élève). Ces observations les événements qui marquent le passage d'une saison à l'autre seront d'abord confrontées au sein de chaque groupe, de façon à déterminer les bons repères, indispensables pour entamer le travail. Ensuite les événements seront reclassés en fonction d'une logique temporelle et narrative, à l'intérieur de chacune des saisons ainsi circonscrite.
L'objectif principal consistera alors à définir quelles tonalités marquent ces saisons, à préciser si celles-ci correspondent effectivement aux tonalités attachées habituellement aux saisons, à interpréter ces rapports. Par exemple, l'exercice montrera sans doute que le printemps une période de renaissance et d'espoir coïncide ici avec une série de faits plus ou moins graves: l'hospitalisation de madame McCarten, le braquage de la banque, l'arrestation de Gerry et de Sewell, et enfin un décès: celui du père. Si l'on regroupe ces événements qui caractérisent le printemps dans le film, on ne peut manquer de lire là l'expression de l'une des idées fortes qui fondent le point de vue du réalisateur. La période d'espoir et de renaissance, qui laisse entrevoir un avenir meilleur pour Gerry et les siens, est traversée par des événements pénibles en soi: des délits plus graves, l'arrestation puis le jugement des adolescents, mais aussi le décès du père de Gerry. Si elle était survenue en hiver à la saison «morte» , la disparition de monsieur McCarten aurait pu avoir des connotations bien différentes (plus tristes, plus sombres), induire l'idée d'une perte plus ou moins malheureuse, plus ou moins douloureuse. Le spectateur attentif ou sensible à cet aspect «climatique» du film aurait certainement perçu cet événement autrement, plutôt comme une situation affective difficile à vivre pour la famille, en dépit des défauts de ce père alcoolique, violent et sans morale.
Inscrite au printemps, cette mort arrive comme un soulagement, une libération inattendue clairement désignée comme un facteur positif et déterminant pour l'avenir de la famille McCarten, ne laissant aucune place pour la compassion ou le regret.
À l'été, saison des projets, de l'enthousiasme et de l'action succède l'automne, amené par le retour de monsieur McCarten, la dévastation du foyer familial à peine reconstruit et les coups donnés à son épouse. Cette saison annonce l'hiver. Autrement dit, elle présage une période qui devrait être plus dure encore. On devine l'insoutenable, sans vraiment pouvoir imaginer quelle forme, quelle couleur il prendra. Cet insoutenable prendra en fait de nouveau les traits du père, qui ouvre l'hiver par une incursion dans le nouvel appartement où vit sa famille. Cette fois, c'est son fils qu'il frappe violemment, avant de disparaître en emportant tout l'argent récolté par les deux adolescents.
On le voit donc ici, la notion de saison est importante dans la construction du sens qu'on entend donner à Newcastle Boys. On remarque notamment que le personnage du père en constitue une figure-charnière. En déclenchant chaque changement de saison, il semble ainsi faire «la pluie et le beau temps» sur une destinée dont ses proches ne parviennent pas à se dégager, et il ne peut y avoir de véritables perspectives d'avenir pour eux sans la disparition de cet homme. Ce sera alors le printemps.
Les grands événements du film
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