Extrait du dossier pédagogique
réalisé par les Grignoux
et consacré au film
Chicken Run
de Peter Lord et Nick Park
Grande-Bretagne/USA, 2000, 1h24
Ce dossier s'adresse aux enseignants du primaire qui verront le film avec leurs élèves (entre six et dix ans environ). Il propose plusieurs animations à réaliser en classe pour améliorer la compréhension du film, apprécier les procédés de la caricature, découvrir les secrets de la pâte à modeler et réaliser un badge original de Chicken Run !
Voici quelques explications sommaires sur le principe et la fabrication du cinéma d'animation, qui peuvent être transmises aux élèves les plus grands.
Une caméra de cinéma photographie automatiquement ce qui se trouve devant son objectif au rythme de 24 clichés par seconde. Sur la pellicule développée, il y aura donc des images arrêtées. La projection de ces images arrêtées successives à grande vitesse sur l'écran produira l'illusion du mouvement, le projecteur faisant apparaître également 24 images par seconde. (Chacune de ces images est en réalité séparée par un écran noir, mais tout cela se passe tellement vite que le spectateur ne s'en rend pas compte et a seulement l'impression d'un mouvement continu.)
Le cinéma d'animation, lui, repose sur le filmage «image par image». En effet, on ne filme pas des personnes qui bougent, parlent et respirent mais bien des êtres inanimés, qu'ils soient dessinés ou en volume. Il s'agira donc pour les animateurs de photographier des scènes figées en déclenchant manuellement la caméra au lieu de la faire «tourner», de modifier très légèrement la scène pour la photographier à nouveau, et ainsi de suite, de telle sorte que les clichés projetés par un projecteur de cinéma donnent l'illusion du mouvement du/des personnage(s).
Théoriquement, pour un mouvement d'une seconde, il devrait y avoir 24 positions différentes: la position de départ, celle d'arrivée et les 22 positions intermédiaires! Dans la réalité, les animateurs se contentent de 12 positions. En effet, 24 images par seconde est le rythme de défilement idéal pour la projection (sinon le spectateur a l'impression d'un léger scintillement lumineux), mais la décomposition du mouvement en 12 phases est suffisante pour produire l'impression d'un mouvement sans à-coups. Aussi, chaque position est photographiée deux fois de suite par les animateurs. Ainsi, pour une seconde de film, il faut faire 24 clichés, c'est-à-dire photographier 2 fois chacune des 12 positions du mouvement.
1 seconde de film = 24 clichés = 12 scènes
figées
1 minute de film = 1 140 clichés = 720 scènes figées
80 minutes de film (la durée de Chicken Run) = 115 200 clichés =
57 600 scènes figées
On ne s'étonne donc pas que le seul tournage de Chicken Run ait duré trois ans, lorsque l'on pense au temps qu'il faut pour réaliser une seule scène figée, dans le souci du détail, comme le font les studios Aardman qui ont produit le film. (En fait, plusieurs scènes étaient tournées en même temps sur une dizaine de plateaux différents. Ainsi, chaque semaine, environ 90 secondes de film étaient tournées…)
Heureusement, l'expérience des réalisateurs leur a permis de mettre au point toutes sortes de techniques pour faciliter leur travail:
La réalisation d'un film d'animation en pâte à modeler est donc un artisanat qui demande beaucoup de patience, de précision, de persévérance et d'astuce.
La classe étant organisée en groupes, présentons à chacun une image du film.
Il s'agit pour les enfants d'observer cette image et d'imaginer quels «trucs» les réalisateurs du film ont utilisés pour la réaliser. Chaque groupe présentera ensuite à l'ensemble de la classe le résultat de son observation en jouant le rôle des réalisateurs qui expliqueraient comment ils ont réalisé cette image…
«Pour réaliser cette image, nous avons utilisé plusieurs trucs: …»
Les enfants peuvent pour cela reprendre les trucs cités plus haut mais aussi en imaginer d'autres…
On invitera alors l'ensemble de la classe à interroger le groupe qui donne les explications pour obtenir des informations supplémentaires:
«Et pour faire…, comment vous y êtes-vous pris?»
Proposons aux enfants de modeler leur propre personnage en pâte à modeler. Cela peut être un animal, un être humain, un extra-terrestre ou un monstre
On donnera comme consigne aux enfants que le personnage doit être capable de tenir debout ou sur ses pattes.
Lorsque chaque enfant aura réalisé son personnage, on exposera les modelages. Invitons alors les enfants à donner leurs commentaires. On peut également leur proposer de désigner