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Film de genre au style hors du commun, Les Reines du drame assume pleinement son identité pour dénoncer la starification et l’aliénation de deux personnages attachants et excentriques qui rêvent de faire carrière dans l’industrie musicale
En 2055, Steevyshady, youtubeur, raconte le destin incandescent de son idole, la diva pop Mimi Madamour, du sommet de sa gloire en 2005 à sa descente aux enfers, précipitée par son histoire d’amour avec l'icône punk Billie Kohler. Pendant un demi-siècle, ces reines du drame ont chanté leur passion et leur rage sous le feu des projecteurs.
Réalisée avec une profonde sincérité par Alexis Langlois, cette comédie musicale débridée et exempte de tout tabou aborde les thématiques de la fugacité du succès, l’exploitation médiatique du corps des stars, ou encore la difficulté d’unification pour mener une bataille collective. La présence de Bilal Hassani dans le rôle de Steevy est remarquable, d’autant plus que son personnage endosse la cape du narrateur. Cette position hors du récit permet de le mettre en avant, lui qui est une figure importante de la lutte queer depuis les années 2010. Sa participation est en parfaite adéquation avec la structure en flashback et le propos engagé du film. Dans la lignée du récent The Substance, le film embrasse son propos et l’emmène aussi loin que possible, quitte à délaisser toute subtilité. Mais, finalement, pourquoi devoir être subtil quand les producteurs, journalistes et autres sbires du patriarcat le sont aussi peu dans leurs innombrables remarques désobligeantes ? Alors, au diable la délicatesse et la langue de bois, et vive les Reines du drame !
ELIOTT SMEETS, les Grignoux
