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affiche du film The Apprentice

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Ce film est disponible également en matinées scolaires à Liège et Namur

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The Apprentice

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  • Réalisé par
    Ali Abbasi
  • Interprété par
    Sebastian Stan, Jeremy Strong, Iona Rose MacKay
  • Distributeur
    The Searchers
  • Langue
    anglais
  • Pays d'origine
    Canada/Danemark/Irlande/Etats-Unis
  • Année
    2024
  • Durée
    02 h 00
  • Version
    Version originale sous-titrée en français
  • Type
    Drame
    Histoire vraie
    Biographie
  • Date de sortie
    2024-10-16

Portrait au vitriol des jeunes années de Donald Trump, ou comment l’homme d’affaires inexpérimenté a progressivement muté en l’incarnation flippante du capitalisme le plus carnassier. Sans doute l’un des films les plus jubilatoires de la compétition cannoise cette année !

Véritable plongée dans les arcanes de l’empire américain, The Apprentice retrace l’ascension vers le pouvoir du jeune Donald Trump grâce à un pacte faustien avec l’avocat conservateur et entremetteur politique Roy Cohn.

Un mois avant les élections américaines, le film d’Ali Abbasi (réalisateur danois d’origine iranienne à qui l’on doit le troublant Border, et l’effrayant Holy Spider) ne pouvait pas mieux tomber ! Biopic palpitant sur la jeunesse de Trump, le scénario au rythme impeccable et aux dialogues précis et truculents nous transporte à la fin des années 1970, une époque où Trump n’est alors qu’un novice agent immobilier lorgnant comme un petit garçon du côté des puissants et cherchant à faire son trou auprès du gratin des affaires new-yorkaises. Il traîne dans des clubs privés enfumés espérant se faire remarquer par l’élite qu’il admire et finit par attirer l’œil de Roy Cohn, avocat véreux aux méthodes extrêmement douteuses, qui lui enseignera son obscur savoir-faire, son sens de l’immoralité et sa redoutable détermination à obtenir ce qu’il veut quitte à menacer, mentir et se corrompre. On rit intérieurement quand celui-ci édicte ses trois préceptes fondamentaux au jeune Trump en pamoison : « 1 : Attaquer. 2 : Nier la vérité. 3 : S’afficher vainqueur même lorsqu’on a perdu ». On rirait davantage si ce dernier ne les avait pas si bien mis en application, au point d’être l’un des principaux maillons de la faillite morale de notre monde actuel. Un horizon que le metteur en scène ne perd jamais de vue, trouvant l’équilibre adéquat entre le ricanement jouissif qu’il procure et la responsabilité critique qui l’oblige face à l’un des hommes les plus dangereux de la planète.

Ali Abassi est un réalisateur européen qui regarde « l’animal » Trump comme beaucoup d’entre nous, avec un mélange de terreur et de fascination. Fascination obligatoire quand il s’agit de produire une œuvre cinématographique magnétique et attractive. S’il ose l’empathie avec son personnage, ce n’est que pour mieux appréhender sa progressive évolution en créature cynique dévergondée et indomptable. Pour parfaire ce duo d’anti-héros, il fallait deux acteurs à la présence solide, envoûtante, presque démesurée. Et c’est bien ce que parviennent à incarner avec force Sebastian Stan (véritable révélation après l’avoir aperçu dans plusieurs seconds rôles) et Jeremy Strong (au casting de la série Succession), qui transmettent un réel plaisir de jeu aux spectateur·rices. Reste à souligner la mise en scène foisonnante qui véhicule l’énergie du New York des années 1980 (notamment via une géniale bande originale) en pleine mutation urbaine, en même temps qu’un aperçu du monde des affaires, que le cinéaste déploie comme le lieu d’une effervescence baroque sous stupéfiant, en même temps qu’un grand terrain de jeu politique particulièrement vorace.

ALICIA DEL PUPPO, les Grignoux

Fiche PDF du film