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Tori, un gamin d'une douzaine d'années, et Lokita, sa grande sœur, viennent d'Afrique. Ils sont arrivés seuls en Belgique, lui pour échapper à la persécution dont sont victimes les « enfants sorciers », elle pour gagner de l'argent pour aider sa famille restée au pays. Mais si Tori a le statut de réfugié, Lokita, elle, doit justifier sa présence sur le territoire belge et craint d'être expulsée. À cette situation angoissante s'ajoute la pression qu'exerce Firmin, leur passeur, qui exige de l'argent pour rembourser leur « dette ». Aussi Lokita et Tori font des petits boulots pour le gérant d'une pizzeria. Un jour, le « cuistot » propose un autre job à Lokita, en échange de faux papiers.
On connaît le style des frères Dardenne : épuré, réaliste, sans concession. Ce style, ils le mettent ici au service d’une histoire qui prend aux tripes. Ils nous invitent en effet à partager le quotidien et les angoisses de personnes qui, sans statut, donc sans protection, sont infiniment vulnérables. Mais Tori et Lokita ont une force, leur lien indéfectible.
Tori et Lokita est un grand film humaniste et moral, qui dénonce les multiples pressions qui s’exercent sur les « sans-papiers », et y oppose la force des sentiments et de la solidarité.
Ce dossier propose d'exploiter la vision du film en traçant quelques pistes pédagogiques : revenir sur les avis positifs et négatifs sur le film, interroger le lien qui unit Tori et Lokita, revenir sur la situation des MENA, les mineurs étrangers non accompagnés, interpréter certaines caractéristiques de mise en scène, et enfin s'emparer de la question du trafic de drogue pour questionner la responsabilité du consommateur.