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Shola, une jeune Britannique de quinze ans d’origine nigériane, est familièrement surnommée Rocks par sa bande de copines. Dynamique et boute-en-train, elle est cependant bientôt confrontée à un problème difficile, l’absence inattendue de sa mère qui lui laisse la charge de son petit frère Emmanuel de sept ans à peine.
Ce très beau portrait d’une adolescente et de ses amies vivant dans une banlieue de Londres résulte d’ateliers créatifs mis en place par la réalisatrice et ses collaboratrices avec des assistants sociaux et des jeunes filles d’origines différentes. Cela a permis d’enrichir la première ébauche de scénario et de lui donner certainement une réelle authenticité.
Empreint d’un réalisme quotidien, le film de Sarah Gavron est néanmoins construit autour d’un scénario fort qui permet notamment de révéler la personnalité des différentes protagonistes. Car c’est un film qui privilégie un regard féminin sur le monde, en particulier celui des adolescentes diversement confrontées au monde des adultes.
Rocks intéressera certainement un jeune public de filles comme de garçons par sa dimension réaliste, par cette image sincère et attachante d’un univers d’adolescentes, tout en leur proposant une démarche créatrice originale, différente des productions cinématographiques et télévisuelles à vocation spectaculaire.
Ce dossier pédagogique consacré à Rocks suggère plusieurs approches du film.
Avant la projection, l’on proposera quelques consignes d’observation à donner aux jeunes spectateurs et spectatrices, qui devraient permettre de nourrir les discussions et les réflexions de retour en classe.
Après la vision du film, on s’attachera en premier lieu au processus de réalisation qui est le fruit d’un travail collaboratif avec des adolescentes a priori étrangères au monde du cinéma. La démarche de la réalisatrice faisant appel à des jeunes filles pour « nourrir » la création apporte certainement un éclairage intéressant sur le sens du film et sa mise en scène.
Dans cette perspective, l’on s’interrogera ensuite sur le choix de la réalisatrice de privilégier un casting majoritairement féminin, populaire et multiethnique.
On reviendra également de façon plus détaillée sur le travail de mise en scène cinématographique et les effets qu’il induit plus ou moins directement sur les spectateurs et spectatrices.
Dans une dernière partie, on s’interrogera de façon un peu plus approfondie sur les motivations des personnages féminins, qui varient évidemment en fonction des événements qu’elles vivent mais qui restent le plus souvent implicites et intuitives. Cette réflexion de nature à la fois psychologique et sociologique devrait permettre aux jeunes participants de prendre une certaine distance par rapport à leurs propres expériences.