Hitler
nazisme
résistance
Costume
critique
parodie
burlesque
endoctrinement
propagande
Allemagne, 1944. Johannes Betzler, timide et chétif garçon allemand de dix ans, est nourri de propagande nazie depuis son plus jeune âge. Acquis au régime, il trouve du réconfort auprès de son ami imaginaire, son confident, son père de substitution : Hitler! Un Hitler burlesque, pathétique et manipulateur qui réconforte l’enfant dans les moments de doutes et le conforte dans sa haine antisémite. Jojo se rêve guerrier aryen mais n’a visiblement pas l’étoffe d’un futur soldat nazi, ce qui lui vaut quolibets et moqueries de la part de ses compagnons des jeunesses hitlériennes. Après avoir été blessé, il revient en convalescence dans sa maison et finit par découvrir l’impensable : sa mère cache une jeune Juive dans le grenier…
Jojo Rabbit est une œuvre audacieuse et parodique qui s’empare d’une des pages les plus sombres de l’Histoire du 20e siècle. Ce film est une satire du régime nazi destinée à déconstruire les discours haineux et antisémites. Avec un culot assumé, le réalisateur, qui incarne lui-même un Hitler grotesque et ridicule, démontre par l’absurde le non-sens des idéologies totalitaires et tourne en dérision les mécaniques de la propagande ainsi que ses ravages sur l’esprit malléable de jeunes. Le point de vue est celui de Jojo, un enfant de dix ans, dont l’esprit a été intoxiqué par une autorité manipulatrice. L’enjeu du film est d’ouvrir les yeux de Jojo, de dénoncer la supercherie nazie et de démontrer comment les mensonges et la haine se heurtent à la vérité des faits et des personnes. Adaptation (très) libre du roman à succès de Christine Leunens, Le ciel en cage (2008), cette farce sombre et déjantée démontre avec brio comment l’humanité peut triompher de la barbarie, pourtant savamment injectée dans l’esprit d’un enfant. Parce que l’humour est une arme puissante pour combattre la haine et l’intolérance, ce film est essentiel à l’heure de la montée des extrémismes, des replis communautaires, de la xénophobie et de l’antisémitisme.
Ce dossier pédagogique consacré à Jojo Rabbit souhaite proposer des espaces de discussion, et il suggère des animations destinées à susciter la réflexion et les échanges entre les élèves, dès onze ans. Après la vision du film, nous proposons des activités pour aiguiser l’opinion des élèves. Les intentions du réalisateur doivent être interrogées et peuvent mener à une réflexion sur le pouvoir du rire dans un contexte dramatique. Un point d’attention est posé sur la problématique de l’endoctrinement des jeunes par le pouvoir nazi. Enfin, nous proposons une activité d’observation et de réflexion sur le costume au cinéma, en général, et dans un film comme Jojo Rabbit en particulier.