shoah holocauste
négationnisme
Deuxième Guerre mondiale
nazisme
Auschwitz
Le Procès du siècle s’inspire de faits authentiques : Deborah Lipstadt, une historienne américaine qui avait publié en 1993 un ouvrage sur les négationnistes de la Shoah intitulé Denying the Holocaust: the growing assault on truth and memory, a été assignée trois ans plus tard en justice pour diffamation devant une Cour britannique par David Irving, qu’elle avait qualifié d’antisémite et de négationniste. La loi anglaise sur la diffamation imposait cependant aux défenseurs de Lipstatd d’apporter la preuve de ses affirmations. Pour démontrer qu’Irving était bien un falsificateur de l’Histoire, il devenait alors nécessaire de prouver que les chambres à gaz avaient bien existé à Auschwitz.
Le film de Mick Jackson ne prétend évidemment pas montrer toutes les preuves historiques qui ont été effectivement apportées au cours du procès, mais il met en lumière une série d’éléments particulièrement pertinents qui ont alors été exposés. Il souligne également les enjeux de ce procès qui risquait de donner une tribune au négationnisme, sinon même de donner raison à la plainte de David Irving sur la diffamation. Le rôle de la presse et des médias avides de nouvelles provocantes et spectaculaires est également bien analysé.
Ce dossier pédagogique consacré au film le Procès du siècle propose deux grandes pistes pour exploiter la vision de ce film avec un public de spectateurs, jeunes ou moins jeunes, qui ne sont pas des historiens de profession et n’ont qu’une connaissance sommaire de la destruction des Juifs d’Europe par les nazis.
Dans la première partie, l’on propose de soumettre aux spectateurs un questionnaire sur l’histoire de la destruction des Juifs par les nazis. À travers des questions précises, il s’agira de faire prendre conscience aux participants qu’ils connaissent sans doute assez mal l’ensemble de ce processus et du contexte politique où il s’est déroulé. Or c’est précisément grâce à cette méconnaissance que les négationnistes parviennent à semer le doute dans les esprits.
Dans la seconde partie, l’on reviendra sur le film et sur les conclusions qu’on peut en tirer. Il s’agit évidemment d’une reconstitution d’un procès en diffamation dont l’existence des chambres à gaz n’était pas l’objet premier, même si les défenseurs de Deborah Lipstadt ont dû apporter documents, preuves et arguments sur cette question. Il est donc important de faire à ce propos des distinctions importantes entre la vérité cinématographique, la vérité judiciaire et la vérité historique. On s’attardera plus particulièrement sur ce dernier point : comment en effet les historiens établissent-ils la vérité des faits ? Comment peuvent-ils échapper à une forme de scepticisme ou de relativisme généralisé ? Quel est en définitive le travail des historiens ?
On donnera pour terminer deux exemples de documents historiques et de la manière de les interpréter.